Sainte-Sophie (du grec Шаблон:Grec ancien / Hagía Sophía, qui signifie « Sainte Sagesse », « Sagesse Divine », nom repris en turc sous la forme Шаблон:Lang) est une ancienne basilique chrétienne de Constantinople du Шаблон:S, devenue une mosquée au Шаблон:S, édifiée sur la péninsule historique d'Istanbul. Depuis 1934, elle n'est plus un lieu de culte mais un musée. Son esplanade est à la mesure de la gloire de Byzance. La dédicace de l'église, souvent surnommée la Grande Église, a été vouée au Christ, « Sagesse de Dieu », selon les théologiens.
La première basilique consacrée à la « Sagesse Divine » (Шаблон:Grec ancien / Hagía Sophía) a été voulue par l'empereur Constantin en 330, après sa conversion au christianisme. Elle fut probablement érigée sur les ruines d'un ancien temple d'Apollon, sur une colline surplombant la mer de Marmara. C'est l'empereur Constance II qui consacra ce premier édifice, le Шаблон:Date. C'était alors la plus grande église de la ville, elle était communément appelée Megalo Ecclesia (Шаблон:Guil). On suppose qu'il s'agissait d'un bâtiment en pierre au toit de bois. Au début du Шаблон:Ve siècle, l'empereur Arcadius ratifia la déposition et l'exil de l'archevêque de Constantinople Saint Jean Chrysostome, à la suite d'un bras de fer avec le patriarche Théophile d'Alexandrie que Jean avait été chargé de juger. L'édifice fut alors incendié lors d'une émeute en 404.
Il fut reconstruit en 415 par l'empereur Théodose II. Le bâtiment retrouva un plan basilical classique sous la direction de l'architecte Roufinos. La basilique fut consacrée le 8 octobre 415. Un siècle plus tard, elle subit une nouvelle fois le même sort funeste, le Шаблон:Date pendant la sédition Nika, qui a embrasé la ville de Constantinople pendant six jours. Des vestiges subsistent devant le mur ouest de l'édifice actuel depuis 1935. De ces ruines, on distingue un escalier de cinq marches accédant à un portique, et trois portes vers le narthex. Le bâtiment faisait 60 mètres de large.
Après les émeutes de Nika en 532, l'empereur Justinien entreprend de refonder l'édifice dont il pose lui-même la première pierre.
À la demande de son épouse Théodora, l'empereur Justinien ordonne que l'on édifie, sur les cendres de l'ancienne basilique, un monument qui devait être le plus beau jamais vu, surpassant le temple de Salomon. Il choisit, pour construire cette église qu'il voulait magnifique, des mathématiciens et architectes grecs de l'université de Constantinople, Anthemius de Tralles et Isidore de Milet, auxquels il laisse une totale liberté. Шаблон:Référence nécessaire.
Les architectes dessinent un bâtiment d'un style inspiré du Panthéon de Rome et de l'art chrétien primitif d'Occident. Ce style, qui a également subi, dans d'autres bâtiments, des influences iraniennes (sassanides), est aujourd'hui qualifié de Шаблон:Guil. Ce style byzantin a inspiré, à son tour, des architectes arabes, vénitiens et ottomans. Le chantier, qui mobilise 10 000 ouvriers et 100 maîtres maçons de 532 à 537, dure 5 ans 10 mois et 10 jours, une durée étonnamment courte à cette époque pour un ouvrage d'une telle ampleur. Si la structure est en brique, permettant ainsi d'alléger la coupole, elle est néanmoins puissante. L'ornementation met en œuvre les matières les plus nobles que l'on n'hésite pas à prélever sur les temples de Grèce, de Phénicie ou d'Égypte. Les pierres de certaines tours proviennent du temple d'Artémis.
L'empereur, qui assistait à la consécration de la basilique le Шаблон:Date, se serait écrié « Oh ! Salomon, je t'ai surpassé ! » (Шаблон:Grec ancien / Neníkêká se Solomốn), et il fit placer, à proximité de celle-ci, une statue de Salomon admirant Sainte-Sophie.
Une légende raconte que Justinien Ier soignait ses migraines en appuyant sa tête contre l'une des colonnes de Sainte-Sophie Шаблон:Ref nec. Шаблон:Clr
Sainte-Sophie était le siège du patriarcat orthodoxe de Constantinople et le lieu d'accueil privilégié des cérémonies impériales. Après la prise de la ville par les Croisés de la Quatrième croisade en 1204, elle devint une cathédrale catholique romaine jusqu'à leur départ en 1261.
Lorsque les Ottomans s'emparèrent de Constantinople le Шаблон:Date, le sultan Mehmed II, émerveillé par la magnificence de l'église, fit immédiatement cesser la destruction des mosaïques, à laquelle avaient commencé à se livrer ses soldats, et décida de transformer Sainte-Sophie en mosquée. Afin de ménager la branche conservatrice de l'islam qui considère la représentation de l'homme comme blasphématoire, les mosaïques furent recouvertes de plâtre. Cependant les sultans ottomans s'assurèrent qu'elles fussent périodiquement déplâtrées et restaurées avant d'être à nouveau cachées aux yeux des fidèles. Au cours du temps, les Ottomans ont érigé quatre minarets (le premier par Mehmed II, le deuxième par Bayezid II et les deux derniers par Selim II) et ajouté les noms d'Allah, de Mahomet et des premiers califes sur des panneaux circulaires en peau de chameau.
Demeurant pendant 500 ans la principale mosquée d'Istanbul, Sainte-Sophie servit de modèle à de nombreuses autres mosquées ottomanes, et en premier lieu, à la Süleymaniye construite par Sinan.
À son arrivée au pouvoir, Mustafa Kemal Atatürk décide de poursuivre la restauration de Sainte-Sophie. La direction des travaux est attribuée au Byzantine Institute of America en 1931. En 1934, Atatürk désaffecte le lieu du culte pour « l'offrir à l'humanité », il fait décrocher les grands panneaux circulaires portant le nom d'Allah, du Prophète et des Califes : Sainte-Sophie devient un musée.
En 1951, le gouvernement Menderes fait remettre en place les grands panneaux aux caractères arabes.
En 1993, une mission de l'UNESCO en Turquie constate plusieurs altérations : le plâtre s'effrite, la pollution a sali les parements de marbre, des fenêtres sont cassées, des peintures décoratives sont endommagées par l'humidité, le toit en plomb est vétuste. Les efforts de restauration de l'édifice sont renforcés et continuent à ce jour.
Le long héritage de Sainte-Sophie, successivement basilique chrétienne, mosquée et musée très fréquenté, pose un défi délicat en termes de restauration. L'héritage iconographique de mosaïques chrétiennes est progressivement dévoilé mais des créations artistiques musulmanes doivent être détruites pour les mettre au jour. Les restaurateurs tentent d'offrir au visiteur le meilleur des deux expressions artistiques et religieuses.
, au centre, [Sainte-Sophie, à droite et la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou à gauche.]] C'est du moins ce que l'on affirme auprès des touristes qui visitent la basilique. En fait, la plus grande coupole antique, toujours existante, se trouve être le Panthéon de Rome avec ses 43,4 m de diamètre. Même le Dôme de Florence, de Brunelleschi, n'égala pas le diamètre du Panthéon et ce à 1 mètre près (42 m) Lors de sa construction, Sainte-Sophie était le plus grand édifice chrétien au monde. La « Grande Église » fascina tout le Moyen Âge. La hauteur sous la grande coupole est de 56 mètres. Elle est construite en briques légères et son diamètre initial est de 32 mètres. Prouesse technique, les dimensions de cette coupole restèrent insurpassées pendant près de 1000 ans (jusqu'au Duomo de Florence en 1436) ! Elle s'effondra à plusieurs reprises à la suite de séismes en 558 et 563, et partiellement en 989 et 1346. C'est pour compenser sa poussée que Sinan, l'architecte turc de Soliman le Magnifique renforce les points les plus vulnérables de la construction au moyen de contreforts. Les Ottomans sont d'ailleurs si fascinés par cette coupole qu'ils reprennent sa conception dans leurs mosquées, jusqu'à relever le défi que représente cette coupole en dotant la Mosquée bleue édifiée en face de Sainte-Sophie d'une coupole de 23,5 mètres de diamètre.
L'agencement intérieur de la basilique combine le plan centré à coupole et les trois nefs du plan basilical. La coupole, censée représenter le cosmos, est l'élément architectural essentiel de la construction. Elle est baignée par la lumière des 40 fenêtres percées dans la partie supérieure de l'édifice, renforçant l'impression de légèreté, voire de flottement et ainsi son évocation du royaume céleste. Les tribunes laissent également pénétrer la lumière grâce aux 67 piliers qui soutiennent la coupole. Autrefois réservée aux femmes, elles abritent de magnifiques mosaïques sur fond doré. Les sols sont intégralement pavés de marbre. La coupole repose sur quatre arches égales reposant sur quatre piliers de 100 m² de base chacun. Pour compenser la poussée du dôme, deux demi-coupoles viennent en contrebutée à l'est et à l'ouest. Quatre pendentifs - un dispositif inédit dans des constructions de cette ampleur - permettent son raccordement au plan carré.
Aujourd'hui encore, Sainte Sophie est un des monuments les plus emblématiques de l'architecture médiévale. Ses formes ont depuis servi de modèle à l'architecture des mosquées et ont directement inspiré la basilique Saint-Marc à Venise.
voir aussi l'article mosaïque