L'abbaye de Saint-Germain-des-Prés était la plus ancienne et la plus prestigieuse abbaye de Paris, située dans le quartier de Saint-Germain dans le 6Шаблон:E arrondissement de Paris. Elle fut supprimée à la Révolution. Son abbatiale sert depuis le Concordat d'église paroissiale.
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Childebert IШаблон:Er, fils de Clovis et roi mérovingien, fonda pour glorifier la tunique de saint Vincent et une croix d'or de Tolède, reliques ramenées de Saragosse à la suite d'une expédition (542), une basilique qui fut placée sous le double vocable de Saint-Vincent et de la Sainte-Croix, consacrée vers 558 par l'évêque de Paris, Germain, ancien moine de l'abbaye Saint-Symphorien de Saint-Pantaléon (Saône-et-Loire).
Childebert Шаблон:Ier y fut inhumé (558), puis, à sa suite, plusieurs membres de la famille royale des Mérovingiens de Paris : Chilpéric IШаблон:Er en 584, Frédégonde en 598 et Clotaire II en 628. Les corps, entourés d'un suaire ou vêtus, furent déposés dans des tombeaux placés dans le chœur des moines ; ainsi, l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés fut, avant l'abbaye de Saint-Denis, la première nécropole royale. L'évêque Germain, lui, avait été enterré dans la chapelle Saint-Symphorien, à côté de l'église (576).
Dès le Шаблон:VIe siècle un monastère s'installa à côté de l'église. À partir du Шаблон:VIIe siècle le nom de Saint-Germain fut associé à celui de Saint-Vincent.
En 756, en présence de Pépin le Bref et de son fils Charles, futur Charlemagne, le corps de saint Germain fut transféré de la chapelle Saint-Symphorien dans l'église même, désormais uniquement connue comme Saint-Germain-des-Prés.
L'abbaye, largement et richement dotée de terres à cette période (le polyptyque d'Irminon, rédigé autour de 823-828, en donne une idée), fut assaillie à plusieurs reprises par les Normands dès 845, et l'abbatiale fut incendiée en 861. Restaurée en 869, elle fut à nouveau occupée par ceux-ci lors du siège de Paris (885-886), dont le déroulement nous est connu par le récit qu'en fit un moine de l'abbaye, Abbon de Saint-Germain-des-Prés. Les reliques de saint Germain, mises plusieurs fois à l'abri des murailles de Paris, retrouvèrent leur place en 888.
L'abbé Morard fit rebâtir l'église et sa tour vers l'an mil : cette dernière était expressément mentionnée dans son épitaphe, conservée dans l'église actuelle, mais la date de la nef est contestée.
La règle bénédictine de Cluny fut introduite en 1024.
Au Шаблон:XIIe siècle, le chœur de l'abbatiale fut démoli et remplacé par un sanctuaire gothique à déambulatoire et chapelles rayonnantes, et fut dédicacé le Шаблон:Date en présence du pape Alexandre III et de nombreux évêques, événement rapporté par l'abbé Hugues de Monceaux.
À partir de 1631, l'abbaye devint l'un des principaux centres intellectuels de France : c'est la date à laquelle la congrégation de Saint-Maur fit de Saint-Germain-des-Prés son abbaye-mère. Les mauristes rénovèrent la science historique en lui imposant plus de rigueur dans la lecture des sources : dom Jean Mabillon, dom Bernard de Montfaucon comptent parmi les plus grands historiens de leur temps. Ils rassemblèrent une très riche bibliothèque, tant d'imprimés que de manuscrits.
À la suite de la suppression des communautés monastiques, l'église fut fermée le 13 février 1792, et les bâtiments monastiques furent vendus la même année. Une raffinerie de salpêtre fonctionna dans l'église de 1794 à 1802. Elle ne fut rendue au culte qu'en 1803.
Il en subsiste aujourd'hui principalement l'église et le palais abbatials. La construction de l'abbatiale, tour et nef, remonte à l'époque romane (Шаблон:XIe s - Шаблон:XIIe siècles) ; elle est considérée par les historiens comme le plus ancien édifice religieux de Paris.
Abbatiat | Abbé | Commentaire |
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1504 (10 février) - 1507 (16 novembre) |
Guillaume Briçonnet |
Cardinal en 1495, archevêque de Reims. |
1507 (16 novembre) -1534 (24 janvier) |
Guillaume Briçonnet |
Fils du précédent, évêque de Lodève puis de Meaux. |
1534 (24 janvier) - 1562 (22 avril) |
François de Tournon |
Cardinal en 1530, archevêque de Bourges, puis d'Auch et enfin de Lyon. |
1562 (11 mai) - 1590 (9 mai) |
Charles de Bourbon |
Prince du sang, cardinal en 1547, archevêque de Rouen. |
1590 (9 mai) - 1594 (30 juillet) |
Charles de Bourbon |
Prince du sang, neveu du précédent, cardinal en 1582, archevêque de Rouen. |
? - ? |
Jean Percheron |
Abbé fiduciaire ; les revenus de l'abbaye sont perçus par François de Bourbon-Conti, frère du précédent abbé. |
? - 1617 |
Louis Buisson |
Abbé fiduciaire ; les revenus de l'abbaye sont perçus par la veuve de François de Bourbon-Conti, Louise Marguerite de Lorraine jusqu'en 1623. |
1623 - 1668 (12 octobre) |
Henri de Bourbon-Verneuil |
Bâtard de France, duc de Verneuil, évêque de Metz. |
1668 - 1672 (16 décembre) |
Jean-Casimir Vasa |
Ancien roi de Pologne. |
1690 (janvier) - 1704 (10 avril) |
Guillaume-Egon de Furstenberg |
Cardinal en 1685, évêque de Strasbourg. |
1704 (10 avril) - 1714 (18 décembre) |
César d'Estrées |
Cardinal en 1671, évêque d'Albano. |
1715 (1Шаблон:Er janvier) - 1737 (26 juillet) |
Henri de Thiard de Bissy |
Cardinal en 1715, évêque de Meaux. |
1737 (15 août) - 1771 (16 juin) |
Louis de Bourbon-Condé |
Prince du sang, comte de Clermont-en-Argonne. |
1774 (22 janvier) - 1777 (21 octobre) |
Charles Antoine de La Roche-Aymon |
Cardinal en 1771, archevêque de Reims. |
Charles-Antoine de La Roche-Aymon fut le dernier abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés. De sa mort à la suppression des ordres religieux (1791), l'abbaye fut mise aux économats.
, Descartes et Bernard de Montfaucon]]