La Basilique Saint-Vital de Ravenne (en italien Basilica di San Vitale) est un des monuments les plus représentatifs de l'architecture et de l'art byzantins en Europe occidentale.
La légende rapporte que la basilique aurait été érigée sur les lieux du martyre de saint Vital. Cependant, il n'est pas certain qu'il s'agisse de saint Vital de Milan ou d'un autre saint Vital dont les reliques furent découvertes en même temps que celles de saint Agricola par saint Ambroise, en 393, à Bologne.
Sa construction fut commencée par l'évêque Ecclesius en 527, et terminée en 548 par le vingt-septième évêque de Ravenne, Maximien, pendant la période de l'exarchat. L'édifice combine des éléments architecturaux romains (le dôme, la forme des portails, les tours) avec des éléments byzantins (l'abside polygonale, les chapiteaux, la construction en briquettes, etc.). L'église est d'une importance majeure, car elle est la seule à dater de la période justinienne, et à n'avoir pratiquement subi aucune transformation jusqu'à nos jours.
Sa construction a été financée par un banquier grec, Julien l'Argentier, dont on connaît très peu, si ce n'est qu'il finança également la construction de la basilique Sant'Apollinare in Classe, vers la même époque. Le véritable bienfaiteur peut aussi avoir été l'empereur byzantin lui-même, qui considérait la fondation d'églises comme un outil de propagande et comme une façon de renforcer les liens de certains territoires avec l'empire.
On pense que son plan peut donner une idée de celui du palais impérial à Constantinople, palais dont il ne reste rien. Il a, en tout cas, inspiré celui de la chapelle palatine de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle, construite après son couronnement comme empereur. Il a aussi inspiré, bien plus tard, Filippo Brunelleschi pour la construction du baptistère de la cathédrale de Florence.
Le monument est mondialement connu et tire l'essentiel de sa renommée de ses somptueuses mosaïques, de facture byzantine, qui décorent la chapelle absidale. Ravenne possède d'ailleurs l'ensemble de mosaïques le plus impressionnant de tout le domaine byzantin, celles de la capitale ayant beaucoup souffert de la crise iconoclaste: il a valu à la ville d'être inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996.
Un arc triomphal sépare la chapelle de la partie centrale du bâtiment; il est orné de quinze médaillons figurant Jésus-Christ, les Douze Apôtres, dont Saint-Paul, et les deux fils de Saint-Vital, Saint-Gervais et Saint-Protais.
Le programme iconographique de la partie antérieure de la chapelle fait un large appel à des scènes de l'Ancien Testament qui réfèrent au sacrifice divin (les sacrifices d'Abel, d'Abraham, de Melchisédech symbolisant le sacrifice parfait, préfigurant celui du Christ représenté par l'Agneau), et à la présence effective et réelle de Dieu (dans le Buisson Ardent, au Mont Sinaï ou par les Trois Anges, symboles de la Trinité).
Le fond de la chapelle est consacré au Christ, qui a la première place, devant le couple impérial.
La somptueuse décoration de la chapelle est complétée par un pavement géométrique au décor complexe et par des panneaux muraux en marbre polychrome. Les colonnes sont surmontées de chapiteaux très ouvragés de style byzantin caractéristique: leur forme est celle d'un tronc de pyramide inversé, aux arêtes curvilignes.