Les « digues Phoenix » étaient des digues faites d'assemblages de caissons de béton armé (« Caissons Phoenix »), flottants, destinés à faire un port artificiel pour le débarquement allié en Normandie à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Histoire
Fin mai 1942, comme le montre une note à l'Amiral Mountbatten
(alors en charge de toutes les questions concernant la guerre
amphibie) Winston Churchill songe déjà à un port artificiel à
préparer et acheminer en mer pour un débarquement en France ;
Les caissons des digues de Phoenix ont été construits dans
le cadre des « ports artificiels de Mulberry »,
assemblés dans le cadre du débarquements en Normandie. Ils ont été
construits par des entrepreneurs en génie civil sur les côtes
britanniques, puis rassemblés sur le littoral anglais à Dungeness
et à Selsey avant d’être tractés en mer par des remorqueurs
jusqu’outre-Manche en Normandie. Plus de 200 caissons Phoenix ont
ainsi été remorqués (pesant chacun 6 000 tonnes pour les
plus gros), permettant de débarquer 5 000 000 hommes
et 80 000 véhicules sur le territoire français à partir de la
flotte de débarquement. Pour cela les caissons ont été alignés pour
former les digues du « Port de Mulberry » (nom de code du
ports artificiel à construire sur la plage d’Arromanches),
remplaçant ainsi les premiers navires dits "Gooseberry" . D'autres
caissons ont été apportés à l'automne 1944 pour renforcer la
structure existante, afin que le port puisse être utilisé un peu
plus longtemps que prévu.
Aujourd’hui
- Une paire de phénix subsiste dans le port de
Portland ;
- Plusieurs « digues de Phoenix » sont encore utilisées
en Grande-Bretagne: deux caissons font partie du port de Castletown
à Portland Harbor et deux peuvent être plongées dans moins de 10
mètres d'eau au large de Pagham. Il y a aussi un plus petit caisson
de Phoenix (Caisson de type C) au port de Langstone (Langstone
Harbour) ;
- On peut encore voir le reste d’un brise-lames Phoenix dans
l’estuaire de la Tamise, au large de Shoeburyness (dans l’Essex).
Il s'est cassé lors d’un remorquage depuis Harwich en juin 1944.
Pour ne pas compromettre la sécurité maritime dans l'estuaire de la
Tamise, il a été échoué sur la vase en limite nord du chenal de
navigation dragué (à environ un mile de la plage). Il est presque
recouvert à marée haute, mais il est surmonté d'un gyrophare pour
avertir les navires de sa présence ;
- Aux Pays-Bas, quatre digues de Phoenix ont été utilisées pour
combler une brèche dans la digue d’Ouwerkerk après l’inondation des
eaux de la mer du Nord du 1er février 1953. Elles ont maintenant
été converties en un musée consacré aux inondations, le
Watersnoodmuseum. On peut traverser les quatre caissons.
- En Bretagne dans le Finistère, à Crozon-Morgat, de grands
caissons de béton armé, construits plus récemment (et beaucoup plus
légers) ont servi durant plusieurs décennies aussi de brise lame
protégeant le nouveau port de Morgat.
Voir
aussi
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Articles
connexes
- Aménagement du territoire
- Génie maritime
- Littoral
- Montée des mers
- Polders
- Récif artificiel
- Recul du trait de côte
- Tétrapode
Liens
externes
Bibliographie
- Hughes, Michael; Momber, Gary (2000). "The Mulberry Harbour
Remains". In Allen, Michael J; Gardiner, Julie (eds.). Our Changing
Coast: A Survey of the Intertidal Archaeology of Langstone Harbour,
Hampshire. York: Council for British Archaeology. pp. 127–128.
(ISBN ).