Le canal de la mer Blanche (en russe : Беломо́рско-Балти́йский кана́л - Belomorsko-Baltiyskiy Kanal (BBK)), fut inauguré le 2 août 1933 lors d’une visite de Staline. Il s’agit d’un canal reliant la mer Blanche à la mer Baltique près de Saint-Pétersbourg. Son nom d’origine était Belomorsko-Baltiyskiy Kanal imeni Stalina (« le canal de la mer Blanche à la mer Baltique de Staline ») et il était connu sous l’abréviation Belomorkanal. On estime que sa construction par les prisonniers du Goulag fit environ 25 000 morts.
Le canal parcourt en partie plusieurs cours d’eau et lacs tels que le lac Onega et le lac Vygozero. Sa longueur totale est de 225 km et il comprend 5 barrages et 19 écluses. Les travaux commencèrent en septembre 1931 et durèrent ving mois, dirigés par Nephtali Frenkel. Pour accroître la main-d’œuvre, on fit venir des prisonniers des îles Solovetski situées en mer Blanche.
Staline présenta le canal comme un modèle de réussite du plan quinquennal. Pourtant le projet n'avait pas été pas prévu dans le 1er plan quinquennal. Il a cependant été construit en un temps record avec des moyens techniques rudimentaires : selon les termes de Staline « bistro i dechevo » (« vite et à faible coût »). Le Belomorkanal fut l'un des premiers grands chantiers à être réalisés par des détenus. Le travail servile fut présenté par la propagande comme une politique pénale novatrice, la perekovka » (Réhabilitation par le travail).ref>
Environ cent ving artistes et écrivains amenés sur le chantier en firent la propagande : Maxime Gorki, Alexeï Nicolaïevitch Tolstoï, Victor Chklovski, Mikhaïl Zochtchenko décrivirent le « grand chantier » avec emphase et un enthousiasme de commande : l'un d'eux, en mal d'image, calcula que la terre extraite lors de terrassement aurait pu servir à élever sept pyramides de Chéops...
Le canal avait cependant déplu à Staline et quinze jours après son inauguration, il lança un nouveau projet, beaucoup mieux pensé, le « Grand Canal de la mer Blanche ». L'étude dura trois ans, mais quand elle fut terminé, l'heure était à d'autres problèmes (Grandes Purges).
Selon Tomasz Kizny, la construction du canal fut un fiasco total. Le Belomorkanal ne joua jamais le moindre rôle stratégique. En 1941, les artificiers soviétiques dynamitèrent certaines structures pour freiner l'assaut des troupes finlandaises, noyant la village en bois de de Povenets.
L’utilité économique du canal est aujourd’hui remise en cause, étant donné que sa profondeur est insuffisante (3,60 mètres) pour la plupart des navires.