La cathédrale primatiale Notre-Dame de l'Assomption de Rouen est le monument le plus prestigieux de la ville. Elle est le siège de l'archidiocèse de Rouen, chef-lieu de la province ecclésiastique de Normandie. L'archevêque de Rouen portant le titre de primat de Normandie, sa cathédrale a donc le rang de primatiale.
Cathédrale Notre-Dame de Rouen | |
---|---|
Vue générale de l'édifice | |
Latitude Longitude |
</small> |
Pays | France |
Région | Haute-Normandie |
Département | Seine-Maritime |
Ville | Rouen |
Culte | Catholique romain |
Type | Cathédrale |
Rattaché à | Archidiocèse de Rouen |
Début de la construction | 1020 |
Fin des travaux | 1884 |
Style(s) dominant(s) | Architecture gothique |
Classé(e) | Monument historique depuis 1862<ref>Шаблон:Mérimée</ref> |
Localisation | |
Géolocalisation sur la carte : France |
La cathédrale primatiale Notre-Dame de l'Assomption de Rouen est le monument le plus prestigieux de la ville. Elle est le siège de l'archidiocèse de Rouen, chef-lieu de la province ecclésiastique de Normandie. L'archevêque de Rouen portant le titre de primat de Normandie, sa cathédrale a donc le rang de primatiale.
C'est une construction d'architecture gothique dont les premières pierres remontent au haut Moyen Âge. Elle a la particularité, rare en France, de conserver son palais archi-épiscopal et les constructions annexes environnantes datant de la même époque.
Comme la plupart des grands édifices du gothique normand, la cathédrale est dotée d'une « tour-lanterne » sur la croisée du transept. La flèche en bois couverte en plomb de style renaissance qui la couronnait, fut détruite par un incendie allumé par la foudre en 1822. Elle est à présent surmontée d'une flèche en fonte, construite de 1825 à 1876 qui culmine à 151 mètres de hauteur. C'est la plus haute de France, et c'était le plus haut bâtiment du monde au moment de son achèvement (1876-1880).
Ce site est desservi par les trois lignes TEOR, station Cathédrale.
La première mention attestée d'un évêque à Rouen remonte à l'an 314. Mais cette date, un an après l'autorisation du culte chrétien dans l'Empire romain, semble trop précoce pour imaginer l'existence d'un édifice religieux. Par contre, quelques dizaine d'années plus tard, un sermon de l'évêque Victrice daté d'environ 395/396 sous-entend la présence d'une cathédrale dans la cité et évoque la construction d'une basilique à proximité. En 1986, les fouilles menées par l'archéologue Jacques Le Maho ont permis de confirmer l'existence de cette dernière église. Elle se trouvait quelques dizaines de mètres au nord de la cathédrale actuelle. Comme beaucoup d'autres villes métropolitaines paléochrétiennes, le groupe épiscopal de Rouen se composait donc d'au moins deux églises :
Un de ses éléments les plus remarquables est sa façade occidentale, encadrée de deux tours dissemblables : la tour Saint-Romain et la tour « de Beurre ». En 1954, l'archéologue Georges Lanfry ouvrit un sondage au niveau de la dernière travée de la nef afin justement de découvrir l'antique église Notre-Dame. En fait, il mit au jour une crypte plus tardive, de l'époque carolingienne. À la lumière de cette découverte, on suppose que Notre-Dame était en ce temps un édifice bien plus petit qu'aujourd'hui (60 m de long ?).
Au IXe siècle, on procéda à plusieurs réaménagements (palais épiscopal, logement canonial, ajout d'un Westwerk à l'église martyriale) mais en 841, l'incendie de Rouen par les Vikings détruisit le groupe cathédral. L'ensemble semble remis en état d'une façon provisoire en attendant le retour de la paix dans la région. Au Xe siècle, après le Traité de Saint-Clair-sur-Epte (en 911), Rouen devint la capitale du jeune duché de Normandie, le chef viking Rollon aurait reçu le baptême en 912 (sous le nom Robert) dans la basilique primitive. Nécropole des premiers ducs, la cathédrale bénéficia d'importants travaux. Vers 1030, l'archevêque Robert le Danois reconstruisit le chœur en style roman et inséra une crypte en dessous. Grâce à des fouilles archéologiques menées vers 1938-1939, Georges Lanfry a pu dégager le plan oriental de l'église : un déambulatoire faisait le tour du chœur et ouvrait sur trois chapelles absidiales. Un autre archevêque, Maurille (1055-1067), acheva le chantier ainsi que la reconstruction de la nef. Malgré la construction de la cathédrale gothique ensuite, la crypte qui abritait sûrement les reliques de la Vierge, subsiste et peut se visiter.
En somme, on peut déterminer trois états successifs du monument :
Des fouilles récentes ont montré qu'un premier sanctuaire à double nef a été construit sur le site de la cathédrale actuelle à la fin du IVe siècle. La basilique fut détruite lors des invasions normandes.
Les travaux de la cathédrale romane débutèrent vers 1020, sous l'épiscopat de Robert d'Évreux. Le vaisseau central reprenait l'emplacement de la nef sud de la basilique primitive. Il ne reste actuellement qu'une crypte, correspondant aux fondations du chœur de la cathédrale romane.
Son édification débute en 1145. Son dernier étage flamboyant dénote sur l'ensemble plus rude du premier gothique. Elle a entièrement brûlé le 1er juin 1944, suite au bombardement allié du 31 mai et les cloches ont fondu sur le sol du premier étage qui n'a pas cédé. Seuls les murs sont restés debout. Son fameux toit en « hache » recouvert d'ardoises et décoré d'un soleil n'a été restitué que récemment.
Ces deux édifices sont construits hors d'œuvre, c'est-à-dire qu'ils ne s'élèvent pas au-dessus des collatéraux, comme c'est habituellement le cas, mais à côté. Les deux portails des bas-côtés datent du premier gothique, mais leurs tympans n'ont été ajoutés qu'au XIIIe siècle. Le porche principal est le dernier élément gothique adjoint à la cathédrale pour renforcer la façade qui avait été mise à mal par la construction de la tour de Beurre. La rosace au-dessus est la quatrième à cet endroit, la présente date de l'après-guerre. Des deux côtés, des niches accueillent des statues, alignées dans deux galeries au sud et dans trois au nord. Ces galeries sont uniques en France mais communes en Angleterre, ce qui suggère une influence britannique. La partie supérieure de la façade est décorée de beaux gables gothiques de styles rayonnant et flamboyant et le sommet de la façade est achevé par quatre pyramides (sortes de pinacles) dont deux ne sont pas antérieures au début du XXe siècle.
Portail des libraires
La tour-lanterne et la flèche illuminée.
La tour de Beurre, cathédrale de Rouen
Nef de la cathédrale Notre-Dame de Rouen
Tour-lanterne de la cathédrale Notre-Dame de Rouen
Façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame de Rouen (depuis le sud ouest)
Façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame de Rouen (depuis l'ouest)
Sommet de la tour de Beurre
Outre, les incendies qui affectent les deux premières flèches, la rosace de la façade occidentale va être détruite trois fois : tout d'abord, lors de la construction de la tour de beurre, ensuite par un « ouragan » au XVIIIe siècle et finalement au cours de la Seconde Guerre mondiale. En effet, le 19 avril 1944, un bombardement de Rouen par les Alliés atteint de nombreux monuments emblématiques de la ville, faisant près de 900 victimes sur Rouen et son agglomération, la cathédrale n'est pas épargnée. L'édifice est touché par sept bombes dont une, tombée dans le chœur, n'explosera pas. Les bas-côtés de la nef et les chapelles du collatéral sud, sauf une, sont détruites. De plus, un des quatre piliers soutenant la flèche est gravement endommagé. Le pilier sera rapidement renforcé et étayé par l'entreprise Lanfry, pour empêcher la flèche de s'abattre sur l'ensemble. La nef restera debout grâce aux arc-boutants de la chapelle Sainte-Catherine qui la soutinrent à eux seuls.
Lors de la tempête de décembre 1999, l'un des quatre clochetons en bois recouvert de cuivre qui se dressent à la base de la flèche, œuvre du maître-ferronnier Ferdinand Marrou, est tombé dans le chœur, défonçant la toiture, faisant un trou dans la voûte et abimant des stalles.
Les principaux travaux de restaurations sont aujourd'hui achevés, cependant le temps poursuit son œuvre et l'état du porche principal miné par l'humidité, le gel et la pollution atmosphérique se dégrade irrémédiablement. Le petit portail Saint-Siméon dit aux « machons » (maçons) n'est toujours pas restauré, ainsi que le clocheton, mais les attaches des clochetons avec la flèche sont corrodées, car celle-ci est rouillée de n'avoir pas été entretenue et peinte depuis 1913, malgré d'importants travaux de consolidation dans les années quatre-vingts. D'inesthétiques tirants en métal ont été installés provisoirement.
Tous les vitraux anciens ont été déposés dès 1939 et envoyés pour l’essentiel dans les soubassements du donjon de Niort, les préservant ainsi d’une destruction certaine.
Quelques éléments remarquables sont présents dans la cathédrale :
Dans la salle basse de la tour Saint-RomainVitraux du Шаблон:S- dans le déambulatoire
Chapelle de la Vierge
Vitraux renaissance,
bras sud du transept
Durant les années 1890, Claude Monet travaille à plusieurs séries de peintures représentant le même sujet. La série la plus connue est peut-être celle qui représente la façade de la cathédrale de Rouen. Monet en peint 28 versions distinctes, réalisées avec une lumière variable en fonction des différentes heures du jour et des conditions climatiques de l'instant. Trois lieux distincts vont servir de points d'observation et de création à l'artiste, ce qui donne trois perspectives différentes : les deux premières toiles vont être peintes de la maison à colombage, aujourd'hui plâtrée, à l'angle de la rue du Gros Horloge, les treize suivantes sont réalisées à partir d'une fenêtre au premier étage de l'actuel Office de Tourisme qui était à l'époque un magasin de vêtements. Les treize dernières toiles sont peintes d'une maison sise rue Grand-Pont, disparue avec la seconde guerre mondiale. Il termine en fait un certain nombre de ces peintures, plus tard, dans son atelier de Giverny. En comparant ces toiles avec l'original de l'édifice contemporain, on note les changements survenus au cours du XXe siècle. Tout d'abord, à l'époque de Claude Monet le sommet de la façade n'était couronné que de deux pyramides, aujourd'hui il y en a quatre, car les deux au centre ont été rajoutées au début du siècle précédent. Ensuite, le gâble du porche central au lieu d'être traversé par un échafaudage de protection, était décoré d'un cadran d'horloge. Pour terminer, l'espace entre les Bas-côtés et les tours était occupé par des piliers flamboyants comme ceux du porche principal.
De 2004 à 2008, un spectacle monumental, intitulé La Cathédrale de Rouen, de Monet aux pixels, a été réalisé par Skertzò en créant des éclairages sur la façade de la cathédrale rappelant les couleurs des tableaux de Monet.
Anecdote : ces vues de la cathédrale ont notamment été utilisées pour servir de couverture à l'édition Folio d'A la recherche du temps perdu, de Marcel Proust.
En 2009, un nouveau spectacle intitulé Les Nuits impressionnistes est projeté sur la façade de la cathédrale ainsi que sur la façade du musée des Beaux-Arts.
En 1969, le peintre américain Roy Lichtenstein réalisa un triptyque sur la cathédrale : Rouen Cathedral Set V [1]. Cette toile réalisée à la peinture à l'huile et à la peinture acrylique est divisée en trois parties égales. Chaque partie représente la façade vue de biais avec des couleurs vives (différentes pour chacun des trois éléments du triptyque) et de gros points, semblables à une trame, particulièrement caractéristiques du travail de l'artiste.
Précédé par | Cathédrale Notre-Dame de Rouen | Suivi par | |
---|---|---|---|
St.-Nikolai Kirche, Hambourg, Allemagne |
|
Kölner Dom, Cologne, Allemagne |