La cathédrale Santa Maria de León est l'église cathédrale de la ville de León, en Espagne. Elle est dédiée à sainte Marie de la Regla. Elle est familièrement surnommée « Pulchra leonina ».
Édifiée à un endroit stratégique de la ville, la cathédrale est un chef-d'œuvre des débuts du gothique espagnol. Construite pour le gros œuvre entre le milieu du XIIIШаблон:E siècle et la fin du XIVШаблон:E siècle, cet édifice gothique très homogène est la seule cathédrale d'Espagne à avoir adopté le goût français pour des nefs hautes et élancées largement éclairées.
Sur l'actuel emplacement de la cathédrale, la Legio VII Gemina avait construit des thermes et d'autres bâtiments publics. On a récemment découvert certains de ces restes romains, à côté la façade sud.
Avec la Reconquista, ces bâtiments ont été transformés en palais royal. En 916 le roi Ordoño II (914-924), roi depuis peu gagnât la bataille de San Esteban de Gormaz, contre les arabes. En remerciement à Dieu de cette victoire, il a cédé son palais pour construire la première cathédrale espagnole. Sous l’épiscopat de l’évêque Fruminio II, le bâtiment est transformé en lieu sacré. Elle reçoit les restes du roi Ordoño II, décédé à Zamora en 924.
L’église était gardée et régie par des moines de l'ordre de Saint Benoît, et très probablement sa structure était semblable à celle de tant d'autres existants pendant la période mozarabe de León.
Les chroniques parlent du passage de Mohammed ibn-Abi Amir dit
el-Mansour, al-Manzor en espagnol (938-1002), le victorieux en
arabe, à la fin du premier millénaire, en dévastant la ville et en
détruisant ses églises.
Les dommages provoqués à la cathédrale ont dû être facilement
réparés, puisqu'en 999 était couronné, dans un événement plein de
splendeur, le roi Alphonse V le Noble (999-1028).
Après une succession de politiques confuses et d'entreprises de
guerre, en 1067, la Cathédrale était dans une situation d’extrême
pauvreté.
Cela affectait au roi Ferdinand Шаблон:Ier le
Grand, 1035-1065 : celui qui, après avoir transféré les restes
de Saint Isidore de Séville à León,
« s'est impliqué dans les faveurs à cette dernière ».
C'était pendant la période de l’expansion de l’art roman.
Avec l'aide de Urraca, sœur du roi, on entame la construction d'une seconde cathédrale romane. Bien qu'initialement romane, son style est fondamentalement gothique, construite en brique et maçonnerie, avec trois nefs terminées par des absides semi-circulaires, la centrale consacrée à sainte María, comme dans l'église précédente. En examinant sa structure on peut constater qu’elle a subi des influences mozarabes, l’utilisant de l'arc en fer à cheval comme décoration.
Elle a été consacrée le 10 novembre 1073.
Cette cathédrale a été préservée jusqu'à la fin du siècle suivant. Quand accède au trône le dernier roi de León, Alphonse IX (1188-1230), on assiste dans la ville et dans le royaume à un important changement social, de créativité artistique et de développement culturel.
Les travaux de la troisième cathédrale ont commencé vers 1205 et
sa structure fondamentale est terminée en 1301, bien que les
travaux de la tour sud se poursuivent jusqu'au Шаблон:S-.
Une grande partie de la construction reposant sur les restes
romains, un hypocauste du IIe siècle, ce qui a fragilisé la
solidité des fondations des piliers. L'accumulation d'humidité et
l’infiltration des eaux ont provoqué de graves difficultés au
maître d’œuvre. D'autre part, la majorité des piliers de la
cathédrale sont de pierre de mauvaise qualité, de type calcaire,
avec une faible résistance aux agents atmosphériques. En outre, son
style élancé est un défi à la matière ; les supports sont
suprêmement fragiles, les lignes ont été réduites à une
purification totale, de sorte que quelques architectes de l'époque
aient mis en doute qu'un tel projet puisse être mené à terme.
Toutes ces difficultés sont certainement les raisons plus
importantes pour lesquelles, fin du Шаблон:S-, on
commençait déjà à apercevoir des fissures dans son
architecture.
À cette époque la façade sud s'en est ressentie, ce qui a eu pour
effet de déséquilibrer les piliers des tours. Pour les consolider,
on a construit la « silla de la reina » (chaise de la
reine), œuvre du maître Jusquín. En 1631, il a fallu détruire une
partie des voûtes de la nef centrale. Le conseil municipal fait
appel à Juan Naveda, architecte de Philippe IV d'Espagne
(1605-1621-1665), il couvrit la croisée du transept avec une grande
coupole, en brisant les résistances du système gothique,
différentes de celles du baroque.
Tous ces travaux ont mis la façade sud, le chevet et les chapelles,
à nouveau en danger. Celles-ci ont dû être reconstruites en
1694.
La cathédrale a vu défiler de grands architectes, comme Giacomo de Pavie, tandis que les maux continuaient à s’aggraver. Le séisme de Lisbonne en 1755 a affecté tout le bâtiment, particulièrement les vitraux. En l’an 1830 les décollements de pierres se sont accélérés dans le chevet sud et, pour la sauver, Sánchez Pertejo a renforcé les butées de toute la façade.
Le conseil municipal a craint un dénouement fatal, lorsqu'en
1857 a commencé à tomber des pierres des voûtes. C’est alors
qu’intervient l'Académie royale de Beaux Arts de San Fernando, et
le gouvernement a chargé les travaux à Matías Laviña. Celui-ci a
commencé à démonter les quatre pinacles qui l’entouraient, mais le
danger d'un effondrement total était rendu plus imminent. À son
décès, les travaux ont été confiés à Hernández Callejo, celui
prétendait continuer à démonter le bâtiment, lorsqu’on lui a retiré
sa charge.
Juan Madrazo a continué, en 1869 la restauration, avec les projets
de Matías Laviña. Celui-ci était un spécialiste du gothique
français. Il a notamment modifié la disposition des voûtes, a
refait à nouveau l’arche de la façade sud et a planifié toute la
cathédrale comme nous la trouvons aujourd'hui.
Demetrio de los Ríos lui a succédé dans sa charge en 1880. Puriste,
il a continué à donner à la cathédrale l'aspect primitif, selon sa
pensée rationaliste, et a démonté la façade occidentale, qui avait
été faite par Juan López et Juan de Badajoz el Mozo, au Шаблон:S-. À son décès
Juan Bautista Lázaro a été nommé architecte de la cathédrale, qui a
conclu les travaux de restauration architectonique dans la plus
grande partie du bâtiment, et en 1895, il entreprit la tâche
difficile de recomposer les vitraux. Ceux-ci avaient été démontées
depuis plusieurs années et stockées, avec de grande détérioration.
Il a été aidé par Juan Crisóstomo Torbado, son collaborateur.
Les travaux des dernières décennies ont été dans le traitement de la pierre, dans un effort pour conserver cette merveille architectonique.
Avec cinq arches finement taillés du Шаблон:S-, trois portails
d'une grande profondeur et d'une grande richesse statuaire
s'intercalent deux arcades très aiguës, et une rosace centrale,
flanquée par deux tours gothiques de 65 et 68 mètres
respectivement.
Au portail central trône Sainte Marie la Blanche, Nuestra Señora la
Blanca, au doux sourire (c'est une copie : l'original se
trouve dans la chapelle absidale). Les statues des jambages du
portail central sont d'une élégance raffinée
Sur le linteau, le thème du Jugement Dernier, oppose de façon très
expressive le sort des bienheureux et celui des réprouvés. Le
tympan du Portail gauche retrace divers épisodes de la vie du
Christ.
À droite, le portail de saint François présente la Dormition et le
Couronnement de la Vierge.
Ses dimensions sont, 90 m de long, 29 m de large et 30 m de hauteur. Divisée en trois nef de l'entrée à la croisé du transept, et à cinq nefs du transept à l'autel principal.
L'exceptionnelle parure de vitraux qui éclaire le vaisseau de
lumière domine la Plaza de Regla - Шаблон:Unité de
surface, répartis sur 125 panneaux et 57 médaillons - est unique en
Espagne, c’est la vitrerie la plus importante d'Europe après celle
de Chartres, et a fortement compromis la solidité de l'ensemble, la
dernière restauration date de la fin du Шаблон:S-.
Les plus anciens vitraux sont du Шаблон:XIIIe s
au Шаблон:XVe siècle,
habillent la rose de la façade principale et les trois chapelles
centrales de l'abside ; ceux de la chapelle Saint-Jacques ont
déjà une allure Renaissance ; ceux de la nef, exécutés plus
tardivement et jusqu'à l'époque contemporaine, illustrent trois
grands thèmes : en bas, le règne végétal et minéral ;
derrière le triforium, des personnages civils et des blasons ;
sur les fenêtres hautes, la théorie des Bienheureux.
Dans le déambulatoire et le transept, nombreux tombeaux gothiques ; remarquer celui de l'évêque don Rodrigo, surmonté d'un arc à lobes, dans la chapelle de la Vierge del Carmen, à droite du maître-autel.
De style Renaissance, il a été réalisé d'après les plans de Juan de Badajoz ; l'arc triomphal, encadré de chaque côté par quatre magnifiques bas-reliefs en albâtre, œuvre d'Esteban Jordàn, libère la perspective sur la nef.
Le Retable consacré à Marie, Mère de Dieu, peint par
Nicolàs Francés (v.1390-v.1468), est un exemple du style gothique
international du Шаблон:S-. À sa gauche une
remarquable Mise au tombeau d'influence flamande est attribuée au
maître de Palanquinos.
Au pied de l'autel une châsse d'argent abrite les reliques de saint
Froilàn patron de Léon.
Au portail central de la façade occidentale, à la droite de
saint Pierre, saint Jacques pèlerin est soutenu par une petite
colonne usée par la piété des jacquets. On le retrouve au portail
de la Vierge, par lequel passaient les pèlerins. Ce portail est
aussi appelé del Dado, en souvenir du miracle suivant : un
joueur se convertit en voyant saigner le front de L'Enfant Jésus
contre lequel, furieux d'avoir perdu son argent, il avait jeté ses
dés.
Au portail du Jugement dernier, Saint François et saint Dominique,
discutant avec le roi Saint Ferdinand, sont des pèlerins
d'exception qui font partie du cortège des bienheureux en route
vers le paradis.
La sculpture funéraire, fait elle aussi référence au pèlerinage,
soit par la foule des pèlerins secourus, portant besace et coquille
(tombeau de l'évêque Martìn II Rodriguez), soit par l'image de
l'apôtre lui-même, qui remplace saint Jean l'évangéliste dans un
calvaire (tombeau de Domingo Yàñez, dans le cloître.)
Saint Jacques, en homo viator, guide également plusieurs pèlerins,
thème qui connut une certaine diffusion.
Avant d'y pénétrer, on voit le portail nord du transept, abrité des intempéries, qui a conservé sa polychromie et qui est dédié à la Vierge de l'offrande placée sur le trumeau. Les arcades du cloître datent de la construction de la nef, des Шаблон:S2, mais les voûtes avec leurs clés très ouvragées ont été remaniées au Шаблон:S- par Juan de Badajoz. Les murs des galeries s'ornent de fresques murales de Nicolàs Francés, de tombeaux romans et gothiques.
El Museo catedralicio, est l'un des meilleurs du genre et la
salle consacrée à l'époque romane compte plus de 50 pièces datant
des Шаблон:S2.
On conserve un Christ d'ivoire du Шаблон:S-,
quelques sculptures de Juan de Juni et ses disciples, un missel du
Шаблон:S- siècle et
plusieurs ornements liturgiques la même époque.
Il abrite également nombre d'ivoires, peintures, étoffes,
céramiques et manuscrits anciens, le tout exposé dans les salles
qui entourent le cloître.
Dans la bibliothèque il y a plusieurs manuscrits wisigothiques et un exemplaire de la Lex Romana Visigothorum.
La cathédrale abrite également de nombreux tombeaux, dont celui de Ordoño II, roi de Galice de 914 à 924, étant particulièrement richement décoré.