La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle est une cathédrale située dans le centre historique de la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle (Galice), but de l'un des plus grands pèlerinages de l'Europe médiévale. En 2009, c'est encore l'un des plus vivants foyers de la dévotion catholique.
La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle a été le facteur déterminant pour que la Galice et l'Espagne entre dans les cercles culturels médiévaux grâce au chemin de Saint-Jacques, route initiatique dans laquelle des personnes suivaient le sillage de la Voie lactée.
Elle est consacrée à l'apôtre Jacques de Zébédée, saint patron et protecteur de l'Espagne.
Découverte du corps de l'apôtre au début du IXe siècle .
La première église construite en l’honneur de Santiago (saint Jacques) le fut par Alphonse II le Chaste (791–835) au début du IXe siècle.
Alphonse III le Grand (866–910) la remplaça en 899 par une église préromane plus grande. Elle fut réduite en cendres lorsque les Berbères de Mohammed ibn-Abi Amir dit el-Mansour, al-Manzor en espagnol (938-1002), le victorieux en arabe, chef de guerre du calife de Cordoue Hišām II al-Mu'ayyad (976-1009), saccagèrent la ville en 997. Il fait arracher les portes et les cloches, que des captifs chrétiens transportent jusqu'à Cordoue, où elles furent entreposées dans la Grande Mosquée. Ce fait marqua les esprits puisque lors de la prise de Cordoue en 1236 par Ferdinand III le Saint (1217-1230-1252), ce sont d’autres prisonniers, mais cette fois musulmans, qui transportèrent ces mêmes cloches et portes jusqu’à Tolède où elles furent entreposées dans la Cathédrale Santa María.
C'est à Brioude que le pape Urbain II (1042-1088-1099), venant du Puy-en-Velay et se rendant à Clermont-Ferrand, signa, en décembre 1095, le décret transférant le siège de l’évêché d’Iria-Flavia (aujourd’hui Padrón) à Compostelle.
La cathédrale actuelle est un édifice roman, construit en granite, dont les travaux ont débuté en 1075, avec l'évêque Pélaez, et grâce à l'élan donné par l'évêque Gelmírez, ainsi que le roi Raimond de Bourgogne (v. 1059-1107), époux de la reine Urraque Ire de Castille (1081-1109-1126), ils furent terminés en 1128. Elle fut consacrée la même année en présence du roi Alphonse IX de León (1166 ou 1171-roi 1188-mort en 1230).
Selon le Codex Calixtinus, sont intervenus comme architectes, Bernard « le vieux » et Robert dans la première étape, et Esteban et Bernard « le jeune », dans la deuxième.
C’est l’une des réalisations les plus représentatives du type de la grande église romane vouée au culte des reliques et des pèlerinages. Cet édifice constitue l’aboutissement des recherches poursuivies dans les sanctuaires français apparentés : Sainte-Foy de Conques, Saint-Martial de Limoges, Saint-Martin de Tours et Saint-Sernin de Toulouse. Elle a été beaucoup parée et enrichie entre les XVIe et XVIIIe siècles.
La façade ouest de facture baroque (churriguerra en espagnol) fut construite entre 1738 et 1750 en intégrant les deux tours datant du Moyen Âge. Elle est précédée d’un escalier monumental daté de 1606.
Les chapelles de la cathédrale forment un musée de peintures, de retables, de reliquaires, de sculptures accumulées au cours des siècles.
Le Guide du Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle
correspond au Ve livre du Codex Calixtinus ou Liber
Sancti Jacobi. Écrit au XIIe siècle,
date supposée 1170.
Il donne des informations précises sur les maîtres d’œuvre qui
intervinrent, au XIIe siècle,
dans la construction de la cathédrale romane de
Saint-Jacques-de-Compostelle : « Les maîtres lapicides
qui entreprirent la construction de la basilique du bienheureux
Jacques s'appelaient Bernard le Vieux - c'était un maître
génial - et Robert avec l'aide d'autres lapicides au nombre
de cinquante environ sous la direction de Don Segeredo, vicaire et
maître du chapitre, et de l'abbé Gundesindo, sous le règne
d'Alphonse, roi d'Hispanie et de Diego Ier, vaillant chevalier et
homme généreux. »
Il la décrivait ainsi : une basilique « à neuf nefs
dans sa partie inférieure et six dans la partie
haute » ; « soixante-trois fenêtres noyées de
vitraux » ; « trois portails principaux et
six petits ».
La cathédrale a un plan de trois nefs, un vaste transept doté de
collatéraux et de tribunes, un chevet à déambulatoire entouré d’une
ceinture de chapelles rayonnantes.
La nef centrale est couverte d’une voûte en berceau, ainsi que les
latérales. Il a eu neuf tours, deux dans chaque façade et trois
dans la croisée du transept. De plan médiéval, elle a eu des
adjonctions renaissance et Baroque.
Le sanctuaire est d'une exubérance surprenante dans ce cadre roman.
Le maître-autel que surmonte une statue de saint Jacques du XIIIe
siècles, somptueusement parée, est dominé par un énorme dais
sculpté. Les pèlerins peuvent aller baiser le manteau du saint par
un escalier situé derrière l'autel.
Sous le maître-autel une crypte, constituée par les soubassements
de l'église du IXe siècle qui abritait le tombeau de l'apôtre,
renferme les restes de saint Jacques et de ses disciples :
saint Théodore et saint Athanase.
Parmi les beautés de cette cathédrale, on remarque dans le
déambulatoire, les belles grilles et la voûte de la chapelle de
Mondragòn (1521) ainsi que, dans le croisillon sud, les portes
Renaissance de la sacristie et du cloître.
Les chapelles de la cathédrale forment un musée de peintures, de
retables, de reliquaires, de sculptures accumulées au cours des
siècles.
Ses dimensions intérieures sont de 97 m x 67 m et d’une hauteur de
32 m.
Chacune de ses façades forment avec ses places respectives de
magnifiques ensembles urbains. Celle de l'Obradoiro, chef-d’œuvre
de style baroque, a été effectuée par Fernando Casas y Novoa en
1740 ; celle de l'Acibecharía est aussi baroque, œuvre de
Ferro Caaveiro et Fernández Sarela, modifiée par Ventura
Rodriguez ; celle de las Praterías, œuvre de maître Mateo en
1103 ; et surtout, le Porche de la Gloire, sommet de la
sculpture romane exécuté par maître Mateo en 1188, il est composé
de trois arcs d'un demi-point, le central divisé par un trumeau, où
on trouve l’image du maître. Dans les piédroits, les Apôtres et les
prophètes maintiennent des conversations sacrées. Dans le tympan,
le Sauveur entouré par les quatre Évangélistes.
Au centre de la cathédrale s'élève une tour-lanterne du sommet de
laquelle est accroché par des filins d’acier un encensoir en laiton
appelé «Botafumeiro». Haut de 1,60 m pesant 54 kg. En certaines occasions on
l’agite, il peut alors atteindre la vitesse de 60 km/h. Il fut exécuté par
l’orfèvre Losada en 1851.
Exemple type du baroque churrigueresque, effectué par Fernando Casas y Novoa. Obradoiro : de obra, œuvre et oiro, or en galicien, d’où une œuvre d’or. "obradoiro"= orfèvre en galicien. La façade fut nommée ainsi du fait de la finesse de son aspect filigrané, comparable au travail d'un orfèvre.
En haut, dans le centre se trouve saint Jacques Apôtre. Un niveau plus bas, ses deux disciples, Athanase et Théodomir. Tous en vêtements de pèlerins. Au milieu, l'urne (représentation de la tombe trouvée) et une Etoile (représentation des lumières qu'aurait vu l'ermite Pelayo ou Paio) entre des anges et des nuages. Détail en image
Dans la Tour de droite se trouve Marie Salomé, mère de saint Jacques. Dans la Tour de gauche, son père Zébédée. À gauche, sur la balustrade on peut voir Sainte Susanne et Saint Jean l’Évangéliste. À droite, sur la balustrade Sainte Barbare et Saint Jacques le Mineur.
Le bâtiment à la droite de la cathédrale est le cloître. Celui de la gauche, est le Palais de Gelmírez ou Xelmirez, du XIIe siècles.
De la place de l'Obradoiro, un escalier, dont les deux rampes encadrent la Porte de la Crypte romane, du XIIe siècle, conduit au Parvis de la cathédrale. Une fois franchit le portail, l'espace compris entre le plan arrière de l'Obradorio et le plan avant de ce qui était la façade romane, forme un narthex étroit. Vue aérienne
se trouve dans le narthex au-delà de la façade baroque. La statuaire de ce triple portail offre le spectacle des ressources d’un art varié dans son expression, ses détails, sa facture et sa polychromie.
Construit à la demande du roi Ferdinand II de León
(1137-1157-1188), par maître Mateo, entre 1168 et 1188.
Le tympan central du Porche de la Gloire : dans le centre on
observe un Christ en majesté montrant les blessures de ses pieds et
de ses mains, il expose sa souffrance comme un homme. L'entourant
apparaissent les tétramorphes (représentation divine des quatre
apôtres). Aux deux côtés du Christ on observe aussi des Anges
portant les instruments de la passion. Ceux qui ont été les plus
près du Christ, les clous, la couronne d'épines et la croix, ne
sont pas directement touchés par les Anges puisqu'ils n’ont pas le
pouvoir de les toucher. Les autres sont portés dans leurs mains
comme la fiole où Pilate a lavé ses mains.
Le Tympam en image
Dans l’archivolte siègent les 24 vieillards de l’Apocalypse, qui
affinent leurs instruments pour donner un concert en honneur de
Dieu.
un vieillard musicien en image
Sur les piédroits sont représentés les apôtres (chacun portant son
élément : Saint Pierre, les clés...) et les prophètes tous
étaient polychromés et avec leur nom dans un livre ou un parchemin.
De droite à gauche sont représentés Moïse et les prophètes Isaïe,
Daniel et Jérémie avec le même réalisme que les autres personnages
du portique
en image. On remarquera le sourire voilé du prophète Daniel
annonçant
l’ange de Reims.
Le trumeau du porche de la Gloire représente saint Jacques. Son
visage reflète une sérénité extatique.
L’inscription du phylactère qu’il tient, Misit me Dominus,
le désigne comme l’envoyé du Seigneur. Son rôle de témoin de la
Transfiguration explique que son effigie soit disposée sur un
trumeau essentiellement décoré d’images se rapportant au Christ.
Ainsi, la colonne en dessous de saint Jacques figure, dans un style
d’une délicatesse, la filiation terrestre de Jésus par un arbre de
Jessé, tandis que le chapiteau surmontant ce support présente la
Trinité suivant la très remarquable formule de la Paternitas :
le Père tient le fils sur ces genoux, et la colombe de
l’Esprit-Saint se pose sur sa tête.
Saint Jacques en image
Sous tout le porche de la gloire sont représentés des démons,
donnant à signifier que le poids de la Gloire écrase le péché.
Les linteaux du portique portent, gravé, le texte suivant :
« L'année de l'incarnation du Seigneur de 1188, de l'ère
1226, le jour des calendes d'avril, furent mis en place les
linteaux des portails principaux de l'église du bienheureux saint
Jacques, par le maestro Mateò, qui dirigea les travaux de ces
portails, depuis leurs fondations... »
Les portails latéraux sont consacrés aux Églises rivales celle des
Juifs à gauche et celle des gentils ou païens à droite.
donne sur la Place da Inmaculada ou da Acibecharía, ainsi nommée
car il y était vendu des bijoux de jais, acibeche en
galicien.
Au XVIIe siècle
fut démonté l'ancien portail roman, dit Francigena ou Porte de
France, par cette place arrivaient les pèlerins qui avaient suivi
le Camino frances. Il fut construit par Bernard, trésorier
de Saint-Jacques en 1122. On l’appelait aussi Porte du Paradis, car
c’est par elle qu’entraient les pèlerins. Devant cette porte
coulait une fontaine où se purifiaient les pèlerins avant
d'entrer.
Du XVIIIe siècle :
soulignée par le couronnement d’une statue de saint Jacques et à
ses pieds, deux rois dans une position de prière, qui sont Alphonse
III le Grand (866–910) et Ordoño II (914-924). Dans le centre on
voit la statue de la Foi.
La Place da Quintana ou dos Literarios, car c'est sur cette place que se vendait les «placards», des feuilles manuscrites, et à partir du XVIIe siècle imprimées, portant une image de saint Jacques bénissant des Jacquets, avec le texte d’une chanson de route, sous forme strophique, pour narrer les différentes étapes et péripéties de leur voyage.
Il y a deux portes :
Le Portail des Orfèvres, car il s’y faisait le commerce de
bijoux d’argent, prata en galicien.
en image
La place das Praterías est délimitée par la cathédrale et le
cloître dans deux de ses côtés. Contiguë à la cathédrale, se trouve
la Maison du Conseil municipal, qui est installée dans le palais
Raxoi.
A droite, se trouve la tour de l’Horloge, ancienne tour fortifiée
du XIVe, qui fut élevé à la fin du XVIIe siècle, de son clocher
baroque, réalisation de Domindo de Andrade. À gauche, se dresse la
tour du Trésor.
Cette belle porte romane à double arcature est sculptée en bas
relief de scènes juxtaposées, selon le procédé de Sangüesa et de
Leyre.
Compte tenu des différents indices chronologiques, dont une
inscription faisant référence à Alphonse VI (1040-1065-1109), on
peut dater l’année d’achèvement entre 1112 et 1117.
C’est la seule à s'être maintenue, au sud du transept. Elle a été
complétée avec des fragments provenant des autres portails.
Composés de dalles très différentes, les deux tympans du double
portail de 1103 produisent un effet plutôt disparate.
Et Aymeri Picaud dans son Guide du Pèlerin de commenter : « Et il ne faut pas oublier de mentionner la femme qui se trouve à côté de la Tentation : elle tient, entre ses mains, la tête immonde de son séducteur qui fut tranchée par son propre mari et que, deux fois par jour, sur l'ordre de celui-ci, elle doit embrasser, Ô horrible et admirable châtiment de la femme adultère qu'il faut raconter à tous. »
Le tympan de droite porte, au centre de son registre inférieur, la flagellation du Christ, à côté, à gauche, le couronnement d'épines et la guérison des aveugles, et sur le registre supérieur, très endommagé, l'Adoration des Mages.Pour la plupart de ces reliefs, on s'accorde à relever, du moins pour les historiens d'art français, de nombreuses ressemblances stylistiques avec Conques, tandis que la scène de la guérison des aveugles est rapprochée de la Basilique de San Isidoro de León.
Sur la frise du centre : le Sauveur, Abraham, et diverses Scènes de l'Ancien Testament. Sur le piédroit gauche, on trouve, de bas en haut, le roi David, la création d’Adam et le Christ bénissant. le roi David Les sculptures du roi David jouant du luth et de la création d'Adam témoignent d'une très grande qualité artistique. Cette dernière œuvre surtout, où Adam tient sa main droite sur son cœur, comme pour donner vie à son portrait, rayonne d'une extraordinaire dignité. C'est probablement de la démolition de la Puerta Francigena que proviennent les reliefs encastrés dans les contreforts des jambages ébrasés de la Puerta de las Platerias et qui datent de la dernière décennie du XIe siècle. À gauche du vestibule : Adam et Ève chassés du Paradis. Ces statues proviennent de la Porte de Azabachería.Les pèlerins entraient par la porte Nord de Acibecharía comme symbole de ce qui est noir et sortaient purifiés par la porte Sud de Praterías, comme symbole de ce qui est blanc.
Au niveau de la rue, il y a des dépendances pour des magasins de bijoux et de souvenirs.
Ornementation :
Santiago dans la Bataille de Clavijo. L’Ecusson de l'Espagne. Le Transfert du corps de saint Jacques en Galice. Une Tombe avec une étoile. Dans l’angle, une coquille gigantesque. en imageAu début, la construction fut dirigée par un certain Bernardus, qui assumait sans doute les fonctions d'administrateur, tandis que l'architecte proprement dit portait le titre de « mirabilis magister Bernardus senex » et était chargé d'élaborer un plan de construction qui liait également ses éventuels successeurs. Ce plan prévoyait donc un édifice à triple nefs, avec transept saillant également à triple nefs, et un chœur sur le pourtour duquel les collatéraux se prolongeaient en déambulatoire. Ce chœur était doté de cinq chapelles, la chapelle centrale n'étant pas absidiale mais prise dans un mur à angle droit. À cela s'ajoutent deux chapelles orientées sur chacun des bras du transept.
Au centre du chœur s'élève le maître-autel au-dessus de la crypte où étaient conservées les reliques de l'apôtre, but suprême de tout le voyage. De hautes tribunes font tout le tour de l'édifice, y compris des bras du transept. C'est ainsi que la cathédrale présente une élévation intérieure à deux étages, les hautes tribunes évoquant la splendeur d'un palais, comme le fait remarquer le Guide du Pèlerin. Les nefs centrales du vaisseau longitudinal et du transept sont couvertes de voûtes en berceau renforcées par des doubleaux qui retombent sur des piliers.
Malgré ses dimensions monumentales, la cathédrale de Compostelle n'est pas seulement la plus grande église romane d'Espagne mais aussi l'une des plus vastes d'Europe, elle donne une impression générale d'élancement due à la remarquable structuration des divers éléments, particularité qui saute aux yeux lorsqu'on la compare à certains modèles français. Les supports, par exemple, sont relativement sveltes et montent à une grande hauteur, les piliers de section carrée - sur une plinthe également carrée - alternent avec des piliers aux angles arrondis portés par une plinthe cette fois circulaire, esquisse d'une alternance des supports qui par une scansion insensible, évite l'impression de monotonie que pourrait faire naître cet ensemble aux dimensions impressionnantes.
Chaque pilier est flanqué de demi-colonnes dont trois portent les doubleaux des bas-côtés et les tirants des arcades tandis que la quatrième, interrompue seulement par une étroite imposte, monte jusqu'à la naissance de la voûte. Aux grandes arcades du rez-de-chaussée, portées à une hauteur remarquable, correspondent au second niveau les ouvertures des tribunes, arcatures de baies géminées divisées par des colonnettes doubles accolées l'une derrière l'autre, le tout sous un arc de décharge.
Les gigantesques nefs centrales des vaisseaux tant longitudinal que transversal ne sont éclairées que par les fenêtres des collatéraux et des tribunes ainsi que par la tour de la croisée ce qui engendre un demi-jour diffus où la sévère structuration prend toute sa valeur. Le chevet est le seul à posséder une couronne de fenêtres, qui contribuait certainement à inonder d’une lumière mystique le saint des saints et le sépulcre du martyr avant que divers ajouts ultérieurs ne viennent affaiblir l’effet de cette remarquable mise en scène.
Elle est et reste le but de tout pèlerin.
Elle se trouve sous l’autel majeur de la basilique (au centre), elle a été mise en place au XIXe siècle, après l’authentification des reliques en 1884 par le pape Léon XIII (1810-1878-1903).
Elle abrite une châsse en argent exécutée en 1886, qui renferme les vestiges sacrés. Le Sauveur dans sa mandorle, Marie, Salomé et les apôtres, sous arcades, sont figurés en position strictement frontale sur le plus long côté principal. La signature de l’orfèvre, José Losada, apparaît sur le couvercle, où se détachent le Chrisme, l’Alpha et l’Oméga. Elle est inspirée des programmes sculptés de l’ancien devant d’autel, du portail des Orfèvres et du porche de la Gloire
D’après le Guide du Pèlerin, « ...il est enfermé dans une tombe de marbre qu’abrite un très beau sépulcre voûté d’un travail admirable et de dimension convenable. […] Sur son sépulcre est un autel modeste élevé, dit-on, par ses disciples et que par amour pour l’apôtre et ses disciples, nul par la suite n’a voulu détruire. Et au-dessus se trouve un autre autel grand et admirable. » Le Guide nous apprend aussi que le Christ y était figuré au centre, trônant et entouré des vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse. Les Évangélistes et les apôtres étaient également présents. L’ensemble des personnages était entouré d’un décor floral, et des colonnes séparaient les apôtres.
Le décor et l’orfèvrerie baroque ont aujourd’hui remplacé la structure romane de la chapelle. La crypte, dans laquelle sont conservées les reliques du saint, a également subi des transformations. En effet, avec le temps, le lieu dans lequel reposait le saint avait fini par être oublié. En 1589, les précieuses reliques avaient été transférées dans un endroit plus sûr que sous l’autel principal, en raison des incursions anglaises et hollandaises. Elles ne furent redécouvertes qu’en janvier 1879, grâce aux travaux de recherche entrepris par l’archevêque Payà, aidé de Lòpez Ferreiro et de Lavìn. Afin de permettre l’accès aux nombreux fidèles, la crypte dans laquelle se trouvaient les reliques fut agrandie.
Au rez-de-chaussée se trouve la bibliothèque, où sont exposés les botafumerios, ainsi que la salle capitulaire tendue de tapisseries flamandes du XVIIe siècle, et de trois tapisseries madrilènes du XVIIIe siècle. Au premier étage, le musée des tapisseries rassemble des œuvres réalisées d'après les cartons de Téniers, de Goya, de Bayeu. Les souterrains sont consacrés à l'archéologie : pièces provenant des fouilles effectuées dans la nef et le transept sud.
Il est installé dans une chapelle gothique dans le bras sud du transept de la cathédrale.
Il possède un tympan représentant la figure équestre du saint Apôtre, elle date du XIIIe siècle. C’est une des premières représentations conservées de saint Jacques à cheval.
Le trésor abrite un ostensoir réalisé par Antoine d’Arfa (1539-1554), du « miracle » de la protection des disciples, poursuivis par les soldats du Préfet romain de Duyo (Dugium), sur le pont du rio Tambre, pont dénommé de « Las Pias », entre Negreira et Ons.
Parmi les autres objets, on remarquera un petit retable d’albâtre et de bois polychromé, d’origine anglaise. Donation faite par John Goodyear à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, pour l’année Sainte 1456. Les deux derniers éléments représentent le martyr de saint Jacques par Hérode Agrippa (-10 avant J.-C.-44 après J.-C.), roi de Judée, et le navire de la translation de son corps.
A côté, la chapelle des Reliques, de style plateresque, réalisation de Juan de Alava, conserve la tête de saint Jacques Alphée, évêque de Jérusalem au Ier siècle.
Elles possèdent un des deux exemplaires, qui nous sont parvenus,
du Codex Calixtinus ou Liber Sancti Jacobi. C’est un
ensemble de textes qu’on s’accorde à dater aux environs de 1140
(date du dernier miracle décrit). Il fut rédigé à la gloire de
Saint Jacques le Majeur. Il comprend cinq livres, le Ve livre,
Le Guide du Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui est
le guide proprement dit, paraît être du moine Aimery Picaud, de
Parthenay le Vieux, en Poitou. La somme des conseils
pratiques pour les pèlerins, leur indiquant les lieux où ils
doivent s'arrêter, les reliques à vénérer, les sanctuaires à
visiter avant de parvenir à la cathédrale élevée à la gloire de
saint Jacques.
Il commence ainsi : Si veritas a perito lectore nostris
voluminibus requiratur, in hujus codicis serie, amputato
esitationis scrupulo, secure intelligatur. Que enim in eo
scribuntur, multi adhuc viventes vera esse testantur.
Si le lecteur instruit recherche la vérité dans nos ouvrages, qu'il
aborde ce livre sans hésitation ni scrupule, il est assuré de l'y
trouver, car le témoignage de bien des gens encore vivants atteste
que ce qui y est écrit est vrai.
Ainsi que Le Grand Livre des Actes et privilèges de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Qui est un Parchemin du XIIe siècle.
Connue au Moyen Âge comme la « chapelle du roi de France », car le roi Charles V le Sage (1338-1364-1380) fit un don de trois milles florins pour que fût célébrée, en cette chapelle, une messe chaque jour "pour la prospérité de la France".
C'est dans cette chapelle que les pèlerins français, après s'être confessés, recevaient la Compostela, prouvant ainsi qu'ils avaient atteint le but de leur pèlerinage.
Elle possède un Retable en albâtre polychrome du XVIe siècle.
La restauration constitue la part primordiale de l'action de la Société des Amis de Saint-Jacques en France pour l’année sainte 1993.
Ou l’église inférieure.
Au pied du grand escalier qui précède la façade de l’Obradoiro s’ouvre la crypte construite au XIe siècle, lorsque l’on achevait la nef qu’elle soutient pour rattraper l’inégalité du terrain. Belle facture romane, chapiteaux et colonnes sculptés.
Cette crypte a été renforcée sur le principe des ponts, par
maître Mateo, afin de pouvoir supporter le poids du Portique de la
Gloire.
On y découvre une exposition d’instruments de musique anciens,
copiés d’après les sculptures du portail de la cathédrale.
Un passage de l’Historia compostellana, rédigée sur
l’ordre de Diego Gelmírez, rapporte que ce prélat entreprit, vers
1124, de pourvoir Saint-Jacques-de-Compostelle d’un cloître
somptueux en s’inspirant des églises d’outre-monts.
Simple et majestueux, le cloître actuel, aux vastes galeries fut
construit en 1521, sur les plans de Juan de Alava, avec des
mélanges d'éléments du Gothique et de la Renaissance. Il est
couronné d'une balustrade ajourée et de pinacles.
Rodrigo Gil de Hontañón, architecte espagnol (Rasines, 1500 -
Ségovie, 1577).
L'un des principaux représentants du style plateresque participa à
la construction du cloître de Saint-Jacques-de-Compostelle.
le Cloître en image et la Tour du trésor vue depuis le cloître
La Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle se trouve sur la face des pièces de 1, 2 et 5 centimes d'euro espagnoles.