Le Château de Belcastel, l’un des châteaux de la Route des Seigneurs du Rouergue, se dresse sur un éperon rocheux dominant le village de Belcastel, sur la rive nord de l’Aveyron, dans le département de même nom, en France.
A l’origine, simple chapelle au IXe siècle, puis forteresse au XIe siècle remaniée au XVe siècle, ruine au XIXe siècle restaurée au XXe siècle, le château de Belcastel connut nombre de transformations et de propriétaires au cours des siècles. Malgré l’appellation de « beau château », la signification originelle du nom différait radicalement. En Occitan, ou langue d’Oc, « bel » signifiait en effet guerrier, puissant et « castel » signifiait forteresse. Ainsi, Belcastel ne fut pas construit pour servir de château d’agrément, mais bien de forteresse militaire.
Le château, tel qu’on peut le voir aujourd’hui, résulte de la volonté et de la vision du célèbre architecte Fernand Pouillon qui le restaura, pierre après pierre, dans les années 1970. L’œuvre de F. Pouillon inspira également la restauration du village de Belcastel, reconnu désormais comme « l’Un des Plus Beaux Villages de France ».
Le château resta la propriété privée de Fernand Pouillon jusqu’à son décès, au village, le 24 juillet 1986. En 2005, deux galeristes américains l’achetèrent et l’ouvrirent au public en tant que monument historique et galerie d’art florissante. L’intérieur du château a été enrichi par des expositions d’art et de sculptures tout en permettant à la forteresse médiévale et à la remarquable restauration architecturale de Fernand Pouillon de garder tout leur cachet.
Ce château du Moyen Âge (dont les fondations remonteraient au IXe siècle) a été attaqué par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, mais on pense qu'il ne fut jamais conquis.
Belcastel appartenait à une famille de ce nom dont un rameau a subsisté jusqu'au XVIIe siècle.
Le fief a été "acquis, en 1251, de Raymond de Belcastel par le comte Hugues IV de Rodez, et donné, en 1385 par Jean III d'Armagnac, comte de Rodez à Guillaume II de Saunhac", écuyer du comte d'Armagnac, petit fils de Guilhaume de Saunhac, grand-maître de l'Ordre du Temple.
Après avoir appartenu à la Famille de Saunhac, il passe dans la Famille de Morlhon par le mariage le 25 mars 1546 de Marie de Saunhac de Belcastel avec Jean III de Morlhon, seigneur de Sanvensa et de Castelmary, sénéchal de Quercy et de Rouergue, puis dans celle de Buisson de Bournazel par le mariage le 5 février 1592 de leur fille Florette de Morlhon avec François Ier de Buisson, marquis de Bournazel, gouverneur et sénéchal de Rouergue, qui n'y résidera pas.
Au moment de la Révolution, le château appartient à Claude de Buisson, marquis de Bournazel, dernier seigneur de Belcastel, mort le 10 janvier 1792 à Villefranche-de-Rouergue à l'âge de 91ans.
Le château n'était plus habité ni entretenu depuis au moins le XVIIe siècle.
L'architecte Fernand Pouillon (1912-1986) le découvre en 1974 dans un état de ruine très avancé, et entreprend de le restaurer ainsi que le village. Le chemin d'accès et les ruelles étaient également en très mauvais état. Il n'y a pas de chemin carrossable jusqu'au château. Je côtoie pédestrement les bords escarpés de l'Aveyron. (...) Un détestable sentier, rapiécé, décousu, reprisé par-ci par-là d'empierrements,...
Sa restauration est exemplaire en cela qu'il est impossible de déterminer quel est l'apport moderne à ce qui n'était plus qu'un champ de ruines (Pierre de Lagarde dans l'émission Chefs-d'œuvre en péril avait dit que vouloir restaurer le château de Belcastel équivaudrait à « vouloir vider la mer à la petite cuiller ». Bien qu'il ait déposé les permis de construire pour toutes les maisons en ruine du village, il n'eut le temps d'en restaurer entièrement qu'une seule au-dessus du château (modifiée depuis par les actuels propriétaires), mais il avait aussi consolidé la plupart des autres ruines du village qui furent ensuite rachetées par la commune notamment grâce à des fonds européens pour être restaurées et louées à l'année.
Cet imposant château fut la demeure de la famille de Saunhac. Il est depuis 2005 la propriété de deux galeristes new-yorkais. Il est ouvert au public du début avril jusqu'à mi-novembre. Il a reçu en 2008, 15 000 visiteurs.
Les ruines du château ont été inscrites à l'inventaire des monuments historiques le 5 mars 1928 mais l'opération de restauration du château par Fernand Pouillon a eu pour effet de désinscrire le château de cet inventaire tandis que l'ensemble du site de Belcastel est, lui, resté inscrit.
La forteresse est dominée par son donjon carré. Elle a conservé sa chapelle pré-romane et sa chapelle haute, toutes deux restaurées par Fernand Pouillon.
Le château a été un lieu de tournage pour le film Le trophée de Rochecombe qui était réalisé par les Scouts d'Europe.