Le château de Gratot est à l'origine une maison forte, dont les vestiges subsistants datent de la fin du XIIIe-début du XIVe s. Maintes fois remanié, le chateau présente aujourd'hui une architecture qui s'étage du XIVe au XVIIIe s. Il se dresse sur la commune de Gratot dans le département de la Manche en région Normandie.
Bâti dès le XIIIe siècle, il est maintes fois transformé jusqu'à son apogée au XVIIIe siècle, avant d'être laissé à l'abandon au XIXe siècle, et de devenir aujourd'hui un lieu touristique.
Le château a fait l'objet d'un classement au titre des Monuments historiques par arrêté du 4 août 1970.
Le château de Gratot est situé dans le département français de la Manche sur la commune de Gratot.
Le premier château de Gratot fut construit au XIVe siècle, par la famille d'Argouges, barons de Gratot depuis 1251. Il connut de nombreuses modifications jusqu'au XVIIIe siècle. La famille d'Argouges le vend en 1771. C'est au XVIIIe siècle que Gratot est érigé en marquisat.
Laissé à l'abandon au XIXe siècle par ses différents propriétaires, il se dégrade rapidement. Seuls les communs utilisés pour les besoins de la ferme du château ont toujours été entretenus.
Depuis 1968, une association de bénévoles a entrepris sa restauration et son animation.
La famille d'Argouges est originaire du Bessin. Une branche de cette famille a vécu au château de Gratot de 1237 à 1777.
Le château de Gratot se présente sous la forme d'une enceinte quadrangulaire entourée de larges douves alimentées en eau par la « fontaine à la Fée ».
On pénétrait dans la cour du château par une poterne : une porte piétonne et une porte charretière étaient chacune munies d'un pont-levis à poutres, comme l'attestent les rainures que l'on peut encore observer aujourd'hui. À l'ouest se dressent une tour d'angle, ancienne entrée du château dont la construction remonte à la fin du XIIIe siècle, qui présente une porte murée. À l'arrière, un petit pont à quatre arches, qui enjambe les douves, donnait accès au jardin à la française du château.
Les communs, composés de deux bâtiments rectangulaires du XVIe siècle, encadrent la poterne. Dans les salles des communs ouest, une exposition permanente « Gratot, des siècles de vie » retrace l'histoire du château et son architecture. Le château abrite régulièrement des manifestations culturelles.
Le logis seigneurial des XVeetXVIIe siècles s'inscrit entre la tour Ronde et la tour à la Fée. Le rez-de-chaussée est ouvert de grandes fenêtres, le premier étage de lucarnes de façade en plein cintre. Il avait à l'origine trois étages et une quinzaine de pièces. La tour Ronde, surmontée d'une tourelle de guet, date du XVe siècle et conserve un aspect médiéval. À l'est du logis seigneurial, la tour dite « tour à la Fée est construite à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle. De forme octogonale à la base, elle se termine par une pièce de plan carré ; elle est coiffée d'un toit en bâtière, dont des balustrades et gargouilles décorent le sommet. L'architecture de cette tour se retrouve dans de nombreuses demeures de la famille d'Argouges.
Des caves, dont l'entrée se situe au pied de la tour Ronde, présentent pour deux d'entre elles des voûtes en arc surbaissé et pour la troisième une voûte d'arêtes sur pilier central.
Un seigneur d'Argouges revenant de la chasse rencontra à la fontaine une très belle jeune femme du nom d'Andaine, la fée de Gratot. Il en devint éperdument amoureux et lui demanda sa main. La belle lui dit qu'elle était une fée et qu'elle acceptait de devenir son épouse à condition qu'il ne prononça jamais le mot « mort ». Le seigneur le promit.
Un jour, lors d'un banquet organisé pour son cousin le seigneur de Granville, le seigneur de Gratot, excédé d'attendre sa dame qui s'apprêtait, lui lança : « Dame, êtes lente en vos besognes, seriez bonne à aller quérir la mort ! ». La fée poussa alors un cri déchirant, monta sur le rebord de la fenêtre et disparut en laissant l'empreinte de son pied et de sa main.