Le château de Peyrelade (en occitan castèl de Peiralada, du latin Petra Lata = Pierre Large) est une forteresse médiévale construite entre le XIe siècle et le XVIe siècle. En cours de restauration depuis 1977, il est situé sur la commune de Rivière-sur-Tarn, dans le département de l'Aveyron. La particularité du site réside dans sa construction sur un éperon rocheux dominant la vallée du Tarn.
Grâce à sa position qui contrôle l'entrée des Gorges du Tarn, il
constitue l'un des châteaux les plus importants de l'ancienne
province du Rouergue. De la guerre de Cent Ans, aux guerres de
Religion, en passant par les assauts des routiers, Peyrelade était
très convoité des seigneurs qui se la partageaient en
co-seigneurie. La fin de son histoire semble dater de 1663, date à
laquelle Richelieu aurait ordonné son démantèlement. Des travaux de
fouilles et de restauration y sont engagés depuis 1977, sous
l'initiative de Pierre Bloy, maire de Rivière-sur-Tarn de 1977 à
2008. Ouvert à la visite depuis 1996, le château accueille les
visiteurs chaque année de mai à septembre. Sur place : visite
libre ou guidée, scénographie, animations en été.
Description
Les ruines donnent une bonne idée de l'organisation du château.
Le mur d'enceinte fait plus de 250 m, pour 10 m de haut et jusqu'à
2,1 m d'épaisseur. Le château est dominé par un piton rocheux sur
lequel s'appuie un donjon en bon état.
Au Moyen Âge, une triple enceinte de murs l'entourait. On
accédait à la première par deux portes ; la seconde protégeait
un corps de logis et une place d'armes ; la troisième
entourait le donjon haut de 50 mètres, auquel on accédait par un
pont-levis et qui donnait sur une terrasse. Ce donjon renfermait un
four, une citerne et un beffroi dont la cloche sonnait en cas de
danger.
Le château de Peyrelade fait partie d'un groupe de 23 châteaux
en Aveyron qui se sont associés pour constituer le chemin
touristique de la Route des Seigneurs du Rouergue. Il est
ouvert aux visites de mi-juin à mi-septembre.
Le château est inscrit à l'inventaire des monuments historiques
depuis le 6 mars 1998.
Le donjon est ouvert à la visite depuis 1996.
Historique
Le fief est souvent partagé entre plusieurs coseigneurs (jusqu’à
quatre simultanément), les uns étant parfois également suzerains
des autres sur leur partie.
On présente ici leur succession dans l’ordre d’apparition du
premier représentant connu de chaque famille. Lorsqu'un personnage
est cité en dehors de la rubrique de sa famille d'origine
(alliance, héritage, rachat, acquisition...), un renvoi permet de
le retrouver.
Famille de Roquefeuil (fin du Xe siècle – 1174)
- À la fin du Xe siècle, Henri
épouse Yolande de Creyssel.
- Bernard, fils et héritier des précédents, épouse Saixa de
Lodève ; il a au moins un fils, Séguin.
- Raymond, qui épouse Stéphanie de Vissec, fait un don en 1080 à
l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert.
- Bernard, second fils des précédents, continue la lignée des
vicomtes de Creyssel, seigneurs de Peyrelade puis coseigneurs du
fait de la donation faite à Gui de Sévérac.
- Ermengarde, fille et héritière du précédent, épouse Hugues Ier,
comte de Rodez.
Famille Henry ou Ahenricy (début du XIIe siècle – 1422)
- En 1132, il est fait mention d’Henri ou Ahenricy de Peyrelade
lors d’un traité conclu entre Bérenger Raymond, vicomte de Gévaudan
et comte de Provence et Guilhem VI, seigneur de Montpellier.
- Jean, vivant en 1257, est réquisitionné pour suivre le seigneur
de Séverac à l’armée.
- Raymond fait hommage en 1268 à Gui de Sévérac pour la moitié de
Peyrelade. Il épouse Hélix.
- Bernard, fils des précédents, damoiseau puis chevalier, rachète
à ses frères Raymond et Guillaume toutes leurs possessions sur
Peyrelade.
- Raymond, fils du précédent, est damoiseau puis chevalier.
- Pierre, fils du précédent, est damoiseau puis chevalier. En
1331, il vend la quatrième partie de son fief à Jeanne de
Narbonne.
- Pierre II, fils du précédent, rend hommage en 1363 à Gui IX de
Sévérac ; il vend une partie de sa terre en 1389 à Pierre de
Guitard.
- Jean, fils du précédent, damoiseau, rend hommage en 1409 à Gui
X de Sévérac.
- Catherine Tiburge, sœur et héritière du précédent, vend ses
possessions à Peyrelade à Jean de Ricard.
Maison de Sévérac (1174 – fin du XIVe siècle)
- En 1174, Gui III obtient le fief par donation de Bernard de
Roquefeuil précédemment cité ; il épouse Sybille de
Gévaudan.
- Gui IV, fils des précédents, épouse Béatrix de Canillac.
- En 1199, Irdoine (vers 1185 -), fille des précédents, épouse
Guillaume de Rodez, dont elle n'a pas d'enfant ; En 1209, elle
épouse en secondes noces Déodat de Combret (1185 – 1251), qui
relève le nom.
- En 1232, Gui V (1210 – 1273), fils des précédents, épouse
Richarde de Panat.
- Gui VI (vers 1235 -), fils des précédents, épouse vers 1273
Gaillarde de Bruniquel.
- Gui VII (1274 – 1318), fils des précédents, épouse en 1293
Béatrix de Béziers, dont il a deux filles.
- Déodat (vers 1276 -), frère du précédent, épouse Jeanne de
Narbonne.
- Gui VIII (vers 1320 – 1339), fils des précédents, épouse
Delphine de Canillac.
- Gui IX (1339 -), fils des précédents, épouse Jeanne, dauphine
d'Auvergne.
- Gui X (vers 1370 -), fils des précédents, épouse en 1389 Hélips
de Landorre, dont il n'a pas d'enfant.
Comtes de Rodez (1240 –
1663)
- Par une sentence arbitrale de 1240, Hugues IV, comte de Rodez,
obtient la jouissance du château en alternance avec les Sévérac,
par période de trois mois, du fait de sa possession de la vicomté
de Creyssel.
- Pour la suite, voir :
jusqu’en 1589, date à laquelle la coseigneurie entre dans le
domaine des rois de France.
- Pour la suite, voir :
jusqu’en 1589, date à laquelle la coseigneurie entre dans le
domaine des rois de France.
Famille Guitard (milieu du XIIIe siècle – 1291 ; XIVe siècle – après 1524)
- Étienne, vivant au XIIIe siècle, a une fille unique.
- Saysette, fille et héritière du précédent, épouse vers 1291
Pierre Ricard, auquel elle apporte ses biens.
- Étienne II vit en 1319.
- Pierre prend le parti des Anglais puis, en 1381, il rend
hommage à Jean, comte de Rodez et vicomte de Creyssel pour son fief
de Peyrelade, acquis de Pierre Henry.
- Pierre II, fils du précédent, damoiseau, rend hommage en 1429
au comte de Rodez ; il épouse Aline de Prévinquières.
- Jean (– avant 1491), fils du précédent, rend hommage en 1462 au
comte de Rodez ; il épouse Marie de Saint-Maurice.
- Hélix, fille et héritière des précédents, épouse Azémar du
Claux.
Famille Ricard (1422 –
1603)
- En 1422, Jean, damoiseau puis chevalier, acquiert une partie du
fief de Catherine Tiburge de Henry ; il avait épousé en 1420
Catherine, fille de Pierre II de Guitard.
- En 1483, Hugues, fils des précédents, est maintenu en quatrième
partie du château.
- Antoine ( - avant 1529), fils du précédent, épouse en 1523
Gabrielle de Mostuéjouls.
- Raymond, fils des précédents, fournit son dénombrement en
1541.
- En 1603, le précédent étant mort sans postérité, Diane et
Marguerite de Garceval, ses nièces et héritières, vendent la
seigneurie à Charles de Brunel et Pierre de Pélamourgue.
Famille
de Jouery du Claux (après 1524 – 1570)
- Azémar ( - 1524) épouse Hélix de Guitard.
- Gaspard, fils des précédents, épouse en 1506 Antoinette de
Mostuéjouls.
- Madeleine de Jouery du Claux, fille des précédents, épouse Jean
d'Alboy de Montrozier.
- François ( - vers 1570), frère de la précédente, épouse
Marguerite de Morlhon mais meurt sans postérité.
Famille
d'Alboy de Montrozier (1570 – 1663)
- François, neveu du précédent, hérite de ses biens.
- Georges, frère du précédent, lui succède en 1577. Il épouse
Jeanne d’Arjac du Cayla. La place est conquise par les calvinistes.
Raymond de Ricard, coseigneur de Peyrelade les en chasse et se
l’approprie tout entière. Georges ne retrouvera son bien qu’en
1596.
- Antoine, fils des précédents, a une fille unique.
- Marie-Madeleine, fille et héritière du précédent, épouse en
1637, Jean de Granger, seigneur de Montméjan ( - 1656) mais reste
maîtresse de ses biens.
Famille Brunel (1603 –
1641)
- En 1603, Charles achète un part de la seigneurie à Diane et
Marguerite de Garceval ; il avait épousé Claire
d’Hauterive.
- Jean, second fils des précédents, hérite de la
coseigneurie ; il avait épousé en 1613 Françoise, fille de
Georges d’Alboy.
- Georges, fils des précédents, meurt en 1637 sans s’être
marié.
- Jeanne, sœur et héritière du précédent, porte la coseigneurie
dans la famille de Puel.
Famille de
Pelamourgue (1603 – 1752)
Branche cadette
- En 1603, Pierre de Pelamourgue achète un part de la seigneurie
à Diane et Marguerite de Garceval ; il avait épousé en 1594
Anne de la Roque-Sénezergue.
- Antoine de Pelamourgue (1610 – 1680), fils des précédents,
épouse en 1638 Françoise de Sénezergues ; il est cité comme
coseigneur en 1667.
Branche aînée
- Jean-François de Pelamourgue épouse en 1663 Félicie de Douzel
Chantariège Gabriac.
- Jean-Félix de Pelamourgue (1668 - 1752), fils des précédents,
épouse en 1700 Marie de Brunet de Castelpers de Panat.
Famille de Puel (à
partir de 1641)
- Gaspard, troisième fils de Jacques de Puel, épouse en 1641,
Jeanne, fille et héritière de Jean de Brunel.
- Jacques de Puel, fils des précédents, épouse en 1682 Madeleine
de Mazeran.
- Louis de Puel, fils des précédents, épouse en 1732 Marie Anne
Charlotte de Mostuéjouls.
- Alexandre de Puel ( - 1779), fils des précédents, épouse en
1771, Louise Marie de Micheau de Cabanne.
- François Xavier de Puel, fils des précédents, épouse en 1821
Marguerite Souveraine Alix de Lansade.
- Alexandre de Puel (1829 - 1902), fils des précédents, épouse en
1869 Zélie Hérail.
- Louise de Puel (1871 - 1904), fille des précédents, épouse en
1897 Gustave de Gaches de Venzac.
Famille de Malbosc
(1753)
- Félix de Malbosc, fils de Charles et de Marie Élisabeth de
Pelamourgue, elle-même fille et héritière de Jean-Félix de
Pelamourgue, vend ses possessions de Peyrelevade à Louis de
Puel.
Période récente
Le château est propriété de la commune de Rivière-sur-Tarn.
D'importants travaux de restauration commencés en 1977 se
poursuivent de nos jours.
Armoiries
- Famille Alboy de Montrozier : d'azur, au chêne
d'argent, fruité de sinople, adextré d'une main de carnation,
tenant une épée du second émail, garnie d'or.
- Famille Brunel : de gueules à l’épée d’argent.
- Famille Guitard : d’azur à un mouton d’argent.
- Famille Puel : d'argent, à un arbre de sinople ;
supports : deux lions.
Voir
aussi
<templatestyles src="Autres projets/styles.css" />
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
-
Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de
l'Aveyron, tome 6, Rodez, 1846-1847
- Hippolyte de Barrau, Documents historiques et généalogiques
sur les familles du Rouergue, tome 3, Rodez, 1857.
- Baron de Gaujal, Études historiques sur le Rouergue,
volume 3, Paris, 1859.
Articles
connexes
- Liste des châteaux de l'Aveyron
- Liste des monuments historiques de l'Aveyron