La Cité interdite (Chinois : 故宫; pinyin : gùgōng) est le palais impérial de sein de la Cité impériale de Pékin dont la construction fut ordonnée par Yongle, troisième empereur Ming, et réalisée entre 1407 et 1420. Ce palais, d'une envergure inégalée — il s'étend sur une superficie de 72 ha — fait partie des palais les plus anciens et les mieux conservés de Chine. De nos jours, il est devenu un musée qui conserve les trésors impériaux de la civilisation chinoise ancienne.
Ce site monumental a plusieurs dénominations :
Depuis le début du quinzième siècle, le cœur de Pékin se trouve
autour de la Cité interdite, aussi appelée Palais impérial des Ming
et des Qing. Il s'agit du plus vaste complexe architectural de
Chine : une véritable ville dans la Cité impériale, dans
laquelle l'Empereur de Chine et son entourage étaient quasiment
assignés à résidence, ne sortant de l'enceinte que dans de très
rares occasions.
Elle couvre 72 ha dont 50 ha de jardins, qui s'étendent sur 960 m
de long du nord au sud, et de 750 m de large de l'est à l'ouest,
entourée d'une muraille de 10 m de haut, elle-même cernée d'une
douve large de 52 mètres.
La cité compte selon la légende, 9 999 pièces (en réalité,
8704, d'après une enquête menée en 1973). Le chiffre de 9 999,
s'explique par le fait que selon la traditon, seules leurs
divinités avaient le droit de construire un palais comprenant
10 000 pièces. Les hommes, de ce fait, essayaient ainsi de se
rapprocher aussi près que possible de leur idéal de perfection. Le
nombre 10 000 représente symboliquement « une infinité
dénombrable » en Chine.
La construction de la Cité interdite a duré 14 ans et plus d'un million d'ouvriers réduits à l'esclavage y auraient travaillé. Entre 1420 et 1911, un total de 24 empereurs y ont résidé. Avant 1924, année où elle a été ouverte au public, personne d'autre que l'empereur et sa cour n'avait le droit de s'en approcher ni même de la regarder. Aujourd'hui, la Cité interdite est l'un des sites les plus visités en Chine.
L’architecture a divisé la Cité Interdite en deux parties :
La Cité interdite est entourée des jardins impériaux. À l'ouest se trouve Zhongnanhai, un parc contenant deux lacs autour desquels se trouve le siège du Parti communiste chinois. Au nord-ouest se trouve le parc Behai, un parc très populaire contenant lui aussi un lac. Au nord se trouve le parc Jingshan appelé aussi la « Colline de Charbon », où s'est pendu le dernier empereur Ming.
Au sud de la Cité interdite s'étend l'immense place Tian'anmen, au centre de laquelle se trouve le mausolée de Mao Zedong.
Le lieu où se trouve la cité interdite faisait partie de la cité impériale mongole Khanbalik depuis la dynastie Yuan. Quand la dynastie Ming lui succéda, Hongwu le premier empereur transféra la capitale à Nankin, en 1369, et ordonna que le palais mongol soit rasé. Son fils Zhu Di fut nommé Prince de Yan, et s’établit à Pékin. Un palais princier fut construit dans cette ville. En 1402, Zhu Di renversa son neveu Jianwen et devint empereur sous le nom de Yongle. La capitale retourna à Pékin.
La construction de la Cité Interdite commença en 1406, sur les plans d'architectes en chef comme : Cai Xin et d'un eunuque annamite Ruan An, assistés des ingénieurs en chef que furent Kuai Xiang et Lu Xiang. Les travaux durèrent 14 années en mobilisant environ 200 000 ouvriers. L’axe principal du nouveau palais est tracé à l’est de l’ancien palais des Yuan, dans l’intention de « tuer » l’ancien emplacement à l’ouest, selon les principes feng shui. De même, la terre issue de l’excavation des douves a été amassée au nord du palais pour créer une colline artificielle, la colline du parc Jingshan (surnommée la Colline de Charbon), protégeant le palais de la mauvaise influence du nord.
De son inauguration en 1420 à 1644, quand elle fut envahie par Li Zicheng qui menait la révolte paysanne, elle fut le siège de la dynastie Ming ; son dernier représentant l’empereur Chongzhen se pendit sur la colline Jingshan. La dynastie suivante, les Qing, s’établit également dans la Cité Interdite, rompant avec la tradition qui voulait qu’une nouvelle dynastie s’installe dans un nouveau palais. En 1860, durant la seconde guerre de l'opium, les forces franco-britanniques envahirent le palais et l’occupèrent jusqu'à la fin du conflitШаблон:Référence nécessaire}.
Après avoir été la résidence de vingt-quatre empereurs – quatorze de la dynastie Ming et dix de la dynastie Qing – la Cité Interdite cessa d’être le centre politique de la Chine en 1912 après l’abdication de Puyi, le dernier empereur de Chine. Selon un arrangement conclus entre la maison impériale Qing et le gouvernement de la nouvelle République de Chine, Puyi était autorisé, et même de fait obligé, de vivre dans les murs de la Cité Interdite, lui et sa famille gardant l’usage de la « cour intérieure », tandis que la « cour extérieure » revenait aux autorités républicaines qui la transformèrent en musée à partir de 1914.
Puyi y résida jusqu’en 1924, quand Feng Yuxiang prit le contrôle de Pékin après son coup d’état. Dénonçant l’accord pris avec la maison impériale Qing, Feng expulsa Puyi. Ayant été le séjour des empereurs durant plus de cinq siècles, la Cité Interdite regorgeait de trésors inestimables et de pièces d’une grande rareté. Cette collection fut cataloguée et montrée au public au sein de musée.
Cependant, à la suite de l’invasion de la Chine par le Japon, la sécurité de ces trésors nationaux a été compromise, et ils furent évacués hors de la Cité Interdite. Après avoir été déplacés de place en place sur le territoire chinois pendant plusieurs années, Tchang Kaï-chek décida en 1947 de transférer à Taiwan un grand nombre de ces objets provenant de la Cité Interdite ainsi que du Musée National de Nankin. Ces trésors ont formé le cœur du Musée national du palais à Taipei. La nécessité de ce transfert fut très controversé durant cette période de guerre civile, mais aura peut-être permis de sauvegarder une partie du patrimoine national lors de la Révolution culturelle qui sera déclenchée en 1966.
C'est depuis le balcon surplombant Tian'anmen, la « porte de la Paix céleste », donnant accès tant à la Cité impériale qu'à la Cité interdite, que Mao Zedong a proclamé la République populaire de Chine le Шаблон:1er octobre 1949.
Durant la campagne de « démolition » de la Bande des Quatre, le premier ministre Zhou Enlai eut vent que les gardes rouges avaient prévu d’entrer dans la Cité Interdite. Sachant comment les gardes rouges avaient agi dans d’autres monuments historiques, Zhou ordonna que les portes restent bouclées et fit garder le palais par la troupe. Cet épisode est un des moins connus de l’histoire récente de la Cité Interdite.
La Cité Interdite a été profondément rénovée et les travaux continuent sans interruption. Les autorités ont veillé à préserver le palais d'une commercialisation trop voyante, limitant le commerce privé à la vente de souvenirs et la restauration légère dans des espaces ménagés à l'intérieur des bâtiments; l’enseigne Starbucks a pu s’y établir, déclenchant plus tard une controverse .
La Cité interdite a été inscrite au patrimoine mondial de l'humanité en 1987 par l'UNESCO. C'est aussi la plus grande collection de constructions en bois au monde.
Les différents quartiers historiques de Pékin :