L'église Saint-Eustache est une église de Paris.
Une
construction difficile
L’église Saint-Eustache est une église dont les origines
remontent à la Renaissance. On trouve dans l'église un des deux
exemplaires connus des Disciples d'Emmaüs de Rubens peint
vers 1611.
René Benoist, curé de l'église Saint-Eustache en 1569, acquit
une telle influence sur les paroissiens, qu'il fut surnommé le
Pape des Halles. En 1578, il fit imprimer une requête afin
d'obtenir des secours pour l'achèvement de son église. Commencée en
1532, elle n'avait pu être terminée, et Benoist lui-même n'avait
pas encore entrepris de travaux malgré la « plus grande
affluence de peuple qu'en aucune église paroissiale de la France et
par aventure de la chrétienté ». La lettre obtint sans
doute quelque somme d'argent, car on construisit à cette époque
plusieurs piliers de la nef et plusieurs autres fenêtres.
La partie inachevée (que l'on peut apercevoir sur la partie
gauche de la photo - la tour s'arrête brutalement) fut réalisée
entre 1617 et 1624. L'église, déjà grande, aurait probablement
atteint une taille et une hauteur impressionnante si elle avait été
terminée.
Dimensions principales
- Longueur extérieure : 105 mètres.
- Largeur extérieure (au niveau du transept) : 43,5
mètres.
- Hauteur sous voûte : 33,46 mètres.
Une église de dimension
royale
L'édifice fut longtemps considéré comme une église royale grâce
à sa proximité avec le haut lieu de la monarchie, le Louvre.
Louis XIV y fut baptisé, de même que Richelieu, Molière et
Madame de Pompadour. Colbert y est inhumé (1683) ainsi que
Scaramouche, Rameau, François de Chevert, l'amiral de Tourville,
Voiture, Vaugelas, Marivaux; les obsèques de La Fontaine, de
Mirabeau et de la mère de Mozart y furent organisées. Sully et
Pomponne s'y sont mariés.
Le tableau Tobie et l’ange (1575), du peintre florentin
Santi di Tito (1536-1603) se trouve, pourtour du chœur, côté
gauche, dans la troisième chapelle.
Quelques vues de
l'église
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galerie
Les grandes
orgues
Avec 8000 tuyaux, il est un des plus grand orgue de France,
juste derrière les instruments de Notre-Dame-de-Paris (107 jeux) et
de Saint-Sulpice (102 jeux).
Depuis 1989, il est composé de :
- 5 claviers de 61 notes et un pédalier de 32 notes
- 101 jeux, 147 rangs, 8000 tuyaux
St Eustache possède un orgue depuis le Шаблон:XVIe
siècle, mais on ne dispose que de très peu d'informations sur
sa composition d'origine. L'orgue de facture classique de Saint
Germain des Près lui fut ensuite attribué (Шаблон:XVIIIe
siècle ?). Remanié au début du Шаблон:XIXe
siècle par les facteurs Daublaine et Callinet, il est détruit
par le feu en 1844, peu de temps après son inauguration.
Reconstruit en 1854 par Barker (3 claviers), reconstruit à nouveau
après la Commune puis modifié par l'organiste Joseph Bonnet dans
les années 20 et 30 (l'orgue passe à 4 claviers).
Les grandes orgues de Saint-Eustache ont été reconstruites
presque intégralement par le facteur hollandais Van Den Heuvel en
1989, à l'exception du buffet qui est d'origine et de quelques jeux
dont les grands tuyaux de la Montre qui datent de 1854. Les grandes
orgues de Saint-Eustache font partie des plus prestigieuses du
monde actuellement, en grande partie grâce à l'aura exceptionnelle
de son titulaire depuis 1963 : Jean Guillou. Elles firent même
l'objet d'une visite exceptionnelle de la reine Elisabeth II
d'Angleterre, après leur inauguration par M. Jacques Chirac, alors
Maire de Paris.
L'orgue, conçu par Jean-Louis Coignet, expert de la Ville de
Paris, et Jean Guillou possède deux consoles : une, à traction
mécanique avec machines Barker, qui se trouve en tribune et une
autre, à traction électrique, destinée aux concerts, qui se trouve
dans la nef.
Parmi les caractéristiques rares de cet instrument, on
remarque :
- le grand plein-jeu basé sur le 32 pieds au Grand Orgue,
- les séries harmoniques allant jusqu'à la neuvième : en 32
pieds à la Pédale (Théorbe : 4 4/7, 3 5/9), en 16 pieds au
Grand-Chœur, en 8 pieds au Solo (Harmoniques : 1 1/3, 1 1/7,
8/9), et jusqu'à la septième, en 8 pieds, au Positif,
- le Plein Jeu Harmonique 2-8 du Grand-Chœur,
- la Batterie d'anches basée sur le 32 pieds au récit,
- l'ensemble de Tubas 16, 8, 4, coudés vers la nef, au
Grand-Chœur,
- les cinq rangs de chamades au Solo, alimentés par de l'air à
pressions croissantes (6 pressions différentes).
- On note aussi, parmi les couleurs exceptionnelles, la série de
flûtes harmoniques (8, 4, 2 2/3, 2, 1 3/5, 1) au Solo, qui est une
innovation de Jean Guillou déjà introduite par lui-même avec grand
succès dans les orgues du Chant d'Oiseau à Bruxelles et de la
Tonhalle à Zürich.
C'est également Jean Guillou qui a eu l'idée d'ajouter la
Sesquialtera au Grand-Orgue : ce jeu apporte de nombreuses
possibilités à la fois solistiques et en combinaison avec les
mixtures.
La Contre-Bombarde 32 mérite une mention particulière. Ce jeu
n'était pas prévu dans le devis, mais, considérant que le Trombone
32 existant (avec ses résonateurs en bois de taille assez modeste)
n'était pas suffisant pour un orgue de cette ampleur, les frères
Van den Heuvel ont offert cette Contre-Bombarde 32 à la ville de
Paris. L'orgue de Saint-Eustache se trouve ainsi être le seul orgue
de France disposant de trois jeux d'anches de 32 pieds. Une plaque
de laiton a été placée en 2007, en hommage au jour et à la
rencontre extraordinaire des initiales de Saint Eustache.
Composition de l’orgue
I Positif C–c4 |
Quintaton |
16′ |
Montre |
8′ |
Salicional |
8′ |
Unda-Maris |
8′ |
Bourdon |
8′ |
Prestant |
4′ |
Flûte à Fuseau |
4′ |
Nasard |
22/3′ |
Doublette |
2′ |
Tierce |
13/5′ |
Larigot |
11/3′ |
Septième |
11/7′ |
Fourniture V |
2′ |
Cymbale II |
1/3′ |
Douçaine |
16′ |
Trompette |
8′ |
Cromorne |
8′ |
Clairon |
4′ |
|
Trémolo |
II Grand-Orgue C–c4 |
Montre |
32′ |
Montre |
16′ |
Principal |
8′ |
Flûte à Cheminée |
8′ |
Violoncelle |
8′ |
Grosse Flûte I–II |
8′ |
Prestant |
4′ |
Flûte |
4′ |
Doublette |
2′ |
Grande Fourniture IV–VIII |
22/3′ |
Plein-Jeu IV–V |
1′ |
Sesquialtera II |
22/3′ |
Grand Cornet III–V |
Bombarde |
16′ |
Trompette |
8′ |
Clairon |
4′ |
|
III Récit Expressif C–c4 |
Flûte à Cheminée |
16′ |
Principal |
8′ |
Cor de Nuit |
8′ |
Flûte Traversière |
8′ |
Viole de Gambe |
8′ |
Voix Céleste |
8′ |
Octave |
4′ |
Flûte Octaviante |
4′ |
Octavin |
2′ |
Carillon III |
22/3′+13/5′+1′ |
Plein-Jeu VI |
22/3′ |
Contrebasson |
32′ |
Bombarde |
16′ |
Trompette Harmonique |
8′ |
Basson-Hautbois |
8′ |
Voix Humaine |
8′ |
Clairon Harmonique |
4′ |
|
Trémolo |
IV Grand-Chœur C–c4 |
Violonbasse |
16′ |
Bourdon |
16′ |
Diapason |
8′ |
Flûte Majeure |
8′ |
Violon |
8′ |
Principal |
4′ |
Grande Quinte |
51/3′ |
Flûte Conique |
4′ |
Grande Tierce |
31/5′ |
Quinte |
22/3′ |
Grande Septième |
22/7′ |
Fifre |
2′ |
Grande Neuvième |
17/9′ |
Plein-Jeu Harmonique II–VIII |
2′ |
Clarinette |
16′ |
Cor de Basset |
8′ |
Tuba Magna |
16′ |
Tuba Mirabilis |
8′ |
Cor Harmonique |
4′ |
|
V Solo C–c4 |
Flûte Harmonique |
8′ |
Flûte Octaviante |
4′ |
Nasard Harmonique |
22/3′ |
Octavin |
2′ |
Tierce Harmonique |
13/5′ |
Piccolo Harmonique |
1′ |
Harmoniques III |
11/3′ +1/7′+8/9′ |
Ranquette |
16′ |
Chalumeau |
8′ |
Trompeteria II |
|
Trompette en Chamade I–III |
8′ |
|
Trémolo |
Pédale C–g1 |
Principale basse |
32′ |
Flûte |
16′ |
Contrebasse |
16′ |
Soubasse |
16′ |
Grande Quinte |
102/3′ |
Flûte |
8′ |
Violoncelle |
8′ |
Grande Tierce |
62/5′ |
Quinte |
51/3′ |
Flûte |
4′ |
Flûte |
2′ |
Théorbe II |
44/7′+35/8′ |
Mixture V |
4′ |
Contre-Bombarde |
32′ |
Contre-Trombone |
32′ |
Bombarde |
16′ |
Basson |
16′ |
Trompette |
8′ |
Baryton |
8′ |
Clairon |
4′ |
|
Accessoires :
- Accouplements Récit/Positif, Positif/GO, Récit/GO, GC/GO,
Solo/GO, GC/GO alto, Solo/GO soprano, Solo/Récit, Positif/Récit,
Solo/GC.
- octaves graves GO, octaves grave Récit, octaves graves GC,
octaves graves Solo.
- Tirasses Positif, GO, Récit en 8' et 4', GC en 8' et 4',
Solo.
- Tremblants Positif, Récit, Solo.
- 20 combinaisons générales et 3 par plan sonore, le tout
multiplié par 32 mémoires. Pédale de crescendo avec 2
programmes : Tutti et Crescendo orchestral.
Quelques titulaires des
grandes orgues
- Joseph Bonnet (1906-1944)
- André Marchal (1945-1963)
- Titulaire actuel : Jean Guillou
Voir
aussi
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Bibliographie
-
Du Bastiment des Temples Materiels, pour l'exercice et
profession de la religion, a l'honneur, gloire, & exaltation du
tres-hault & tres-sainct, nom du Dieu vivant, tou-puissant &
eternel. A Tres-Chrestienne Princesse, Catherine de Médicis, mere
du Roy, & à tous autres Paroissiens de sainct Eustache à Paris.
Par M. René Benoist Angevin, Docteur &…. À Paris chez Nicolas
Chesneau 1578.
- Traité sur la nécessité d'édifier temples et églises, précédée
d'une adresse à la reine-mère Catherine de Médicis pour la
poursuite des travaux de l'église Saint-Eustache à Paris.
- Les orgues de Paris, Béatrice de Andia, Jean-Louis Coignet,
Michel le Moël ; Ed. Action artisitique de la Ville de
Paris.
- L'Orgue, souvenir et avenir, Jean Guillou, Paris 1989, Ed.
Buchet-Chastel
Liens
externes