La gare Saint-Lazare, ancienne tête de ligne du réseau « Ouest-État », est l'une des six grandes gares terminus du réseau de la SNCF à Paris. Elle est située dans le 8e arrondissement.
Paris-Saint-Lazare | |
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La gare Saint-Lazare, ancienne tête de ligne du réseau « Ouest-État », est l'une des six grandes gares terminus du réseau de la SNCF à Paris. Elle est située dans le 8e arrondissement.
Première gare édifiée en Île-de-France dès 1837 et affectée principalement depuis au trafic de banlieue, c'est la deuxième gare de Paris et de France par son trafic et la troisième d'Europe, environ 100 millions de voyageurs par an<ref name="stif">Шаблон:PDF La saturation du réseau ferré francilien, Syndicat des transports d'Île-de-France</ref>. Elle a perdu sa première place suite à l'ouverture du RER A qui a détourné une bonne partie du trafic en provenance de la banlieue ouest. Elle dessert également la Normandie.
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L'histoire de la gare Saint-Lazare commence sous le règne du roi Louis-Philippe Ier en 1837 avec l'ouverture du chemin de fer de Paris à Saint-Germain.
À cette époque, on édifie une gare provisoire en bois, l'« embarcadère de l'Ouest », sur la place de l'Europe, au débouché du tunnel des Batignolles, à l'emplacement de l'ancien parc Tivoli. La ligne dessert alors pour les voyageurs les gares actuelles de Pont-Cardinet, Clichy - Levallois, Asnières, La Garenne-Colombes, Nanterre - Ville et Le Vésinet - Le Pecq.
En 1841, une seconde gare provisoire, en maçonnerie couverte d'un enduit jaune, est édifiée rue de Stockholm, juste devant la place de l'Europe selon les plans de l'architecte Alfred Armand. Le bâtiment est construit à cheval sur les voies, à l'embouchure du tunnel de l'Europe. Deux rampes découvertes donnent accès aux quais. L'intention des frères Pereire, promoteurs de ce chemin de fer, est de prolonger la ligne vers le centre de Paris jusqu'à la rue Tronchet qui mène à l'église de la Madeleine. Mais devant l'opposition de la municipalité et des propriétaires concernés, ce projet est abandonné en 1841.
La troisième gare est construite par l'architecte Alfred Armand et l'ingénieur Eugène Flachat sur le site actuel, rue Saint-Lazare, dont elle prend le nom. Les travaux s'échelonnent sur une longue période de 1842 à 1853<ref name="Bouchez">Pierre Bouchez, De Paris St-Lazare à Versailles et St-Nom la Bretèche (1839-2007), Éd. La Vie du Rail, Шаблон:P.50</ref>.
En 1867, devenue la plus importante de Paris, avec vingt-cinq millions de voyageurs par an, la gare Saint-Lazare reçoit de telles extensions que l'on peut parler d'une quatrième gare, inaugurée d'ailleurs le 2 juin, à l'occasion de l'exposition universelle qui se tient à Paris, par l'empereur Napoléon III accompagné de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche et de l'empereur Alexandre II de Russie. La même année, le tunnel de l'Europe est supprimé et remplacé par un pont métallique en forme de « X », reconstruit plus tard en béton, en 1931.
De 1885 à 1889, un important agrandissement donne à la gare Saint-Lazare sa physionomie actuelle. Les travaux sont menés par l'architecte Juste Lisch pour le compte de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest à l'occasion de l'exposition universelle. C'est à cette époque qu'est construit l'hôtel Terminus, juste devant la façade principale de la gare à laquelle il est relié par une passerelle couverte (désaffectée). Le Café Terminus sera la cible d'un attentat anarchiste le 12 février 1894 fomenté par Émile Henry qui sera rapidement arrêté par la suite. Restaurée en 1936, la gare présente toujours, côté cour de Rome, son bel escalier double auquel on a ajouté un escalier mécanique. En 1907, un projet de gare souterraine dédiée aux trains banlieue est mis à l'étude, mais il demeure sans suite.
Le 3 janvier 1908, une émeute de voyageurs mécontents est provoquée par une panne de signalisation due au gel, mais surtout par une succession de multiples incidents les semaines précédentes. Se voyant refuser des bulletins de retard par la compagnie de l'Ouest, certains brisent des carreaux ou des bancs et s'en prennent au personnel présent avant l'intervention de la police. L'affaire fait l'objet d'articles dans les quotidiens nationaux avant d'être portée devant la Chambre des députés par Maurice Berteaux<ref>Bruno Carrière, Les trains de banlieue, tome I, Шаблон:P.152 à 154</ref>.
En 1972, la ligne de Saint-Germain-en-Laye, intégrée à la ligne A du RER est transférée à la RATP et aboutit à la nouvelle gare souterraine de la rue Auber dans le quartier de l'Opéra, située à environ 500 mètres au sud-est. La gare Saint-Lazare perd alors sa ligne historique et un important flux de voyageurs. Ce détournement augmente encore avec le raccordement de la ligne de Cergy, ouverte en mars 1979, au RER A le 29 mai 1988, suivie par la ligne de Poissy en 1989.
De nos jours, la gare Saint-Lazare dispose de 27 voies à quai et est en correspondance avec plusieurs lignes de transport urbain (métro, bus et RER).
En novembre 2008, la gare connaît une présence importante de rats qui serait due à des travaux dans les parties souterraines de la gare<ref>Libération, article du 04/12/2008</ref>. Cependant plusieurs campagnes de dératisations ont eu lieu pour régler rapidement le problème<ref>Le Figaro, article du 04/12/2008</ref>.
Fait extrêmement rare, le 13 janvier 2009, suite à une grève spontanée des conducteurs, la gare a été l'objet d'une fermeture totale en cours de journée, par crainte de débordements de foule<ref>A Saint-Lazare, grève plein SUD, Libération, 14 janvier 2009, page 5.</ref>.
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La gare a connu cinq formes de traction. Les lignes de proche banlieue (groupes I à IV), autrefois à traction vapeur, ont été électrifiées durant les années 1920 et 1930 par troisième rail en 650 volts à courant continu, tension poussée ultérieurement à 750 volts. Depuis les années 1970, tous les groupes sont électrifiés par caténaire en courant alternatif monophasé 25 kV-50 Hz.
Pour les grandes lignes encore non électrifiées (ligne Paris - Cherbourg), la traction vapeur a été remplacée par des turbotrains, jusqu'à l'électrification de la grande ligne vers Cherbourg en Mai 1996. De nos jours (2010), seule la ligne Pontoise - Dieppe demeure non électrifiée, au-delà de Gisors.
La traction diesel est toujours restée limitée sur le réseau Saint-Lazare du fait de l'électrification et de l'utilisation des turbotrains.
La SNCF a engagé un plan d'envergure baptisé Demain Saint-Lazare pour rénover la gare d'ici à 2011 dans la cadre du programme Gares en mouvement représentant 123 millions d'euros d'investissements. Alors que le premier coup de pioche a été donné le 17 novembre 2003, les façades ont déjà bénéficié d'un toilettage en 2002. La salle transversale au rez-de-chaussée est en cours de rénovation pour intégrer des commerces supplémentaires (10 000 m² contre 6 000 auparavant) et des escaliers roulants facilitant l'accès au métro entre 2005 et 2010. Le parvis de la gare a été réaménagé début 2009, la cour du Havre devenant piétonne et la cour de Rome recevant une seconde station de taxis<ref>Préfecture de Paris - "Demain Saint-Lazare cœur de gare" : une gare propre et sure, attractive et facile pour tous</ref>,<ref>Métropole - Demain Saint-Lazare</ref>.
, La Gare Saint-Lazare, 1877.]]
En 1877, Claude Monet quitte Argenteuil pour Paris, où il emménage dans le quartier de la Nouvelle Athènes. Après l'étude de la campagne plusieurs années durant, il est résolu à étudier le progrès technique, thème devenu très en vogue. Le peintre demande alors l'autorisation de travailler dans la gare Saint-Lazare, proche de son domicile. Il trouve l'inspiration dans la modernité et la mobilité du sujet, sa luminosité changeante, les nuages de vapeur. Il en réalise une série de peintures sous divers points de vue dont des vues du vaste hall, où il s'attache plus aux effets lumineux et aux couleurs qu'à une description détaillée de l'univers ferroviaire. <div style="clear:both;" />
La gare Saint-Lazare est à l'origine de nombreuses lignes assurant un important trafic de banlieue. Ces lignes sont réparties en cinq groupes de voies, possédant chacune leurs quais dédiés. Ils sont numérotés de II à VI en partant de la rue de Rome<ref>Le groupe I constitué par la ligne d'Auteuil a vu son terminus reporté en gare de Pont-Cardinet dès les années 1920, en raison d'un manque de voies de réception en gare Saint-Lazare.</ref>.
Direction précédente | Gare précédente | Trains | Gare suivante | Direction suivante | ||
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Cergy — Le Haut | Pont-Cardinet Clichy - Levallois |
Transilien Transilien L | Terminus | Terminus | ||
Nanterre — Université Maisons-Laffitte |
Pont-Cardinet | Transilien Transilien L | Terminus | Terminus | ||
Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly | La Défense | Transilien Transilien L | Terminus | Terminus | ||
Versailles — Rive-Droite | La Défense | Transilien Transilien L | Terminus | Terminus | ||
Saint-Cloud | Bécon-les-Bruyères | Transilien Transilien L | Terminus | Terminus | ||
Ermont - Eaubonne | Asnières-sur-Seine | Transilien Transilien J | Terminus | Terminus | ||
Gisors-Embranchement | Argenteuil | Transilien Transilien J | Terminus | Terminus | ||
Mantes-la-Jolie (via Conflans-Sainte-Honorine) |
Argenteuil | Transilien Transilien J | Terminus | Terminus | ||
Mantes-la-Jolie (via Poissy) |
Houilles-Carrières-sur-Seine | Transilien Transilien J | Terminus | Terminus | ||
Vernon (via Poissy) |
Houilles-Carrières-sur-Seine | Transilien Transilien J | Terminus | Terminus |
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En 1999, la nouvelle ligne E du RER atteint la gare Saint-Lazare. Elle n'est pas reliée aux voies de surface mais dispose d'une gare souterraine dédiée comportant quatre voies. Cette gare en impasse devrait être transformée en gare de passage lors de l'extension prévue de la ligne vers l'ouest vers 2017.
Le trafic Grandes lignes de la gare a toujours été très minoritaire par rapport au trafic de banlieue, contrairement aux autres gares tête de ligne parisiennes. La gare Saint-Lazare dessert l'essentiel de la Normandie, hormis le sud de la Basse-Normandie dont les trains à destination de Granville sont originaires de la gare de Paris-Montparnasse.
Direction précédente | Gare précédente | Trains | Gare suivante | Direction suivante | ||
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Cherbourg | Caen Évreux-Normandie (1 fois par jour) Lisieux (1 fois par jour) |
Corail Intercités Normandie | Terminus | Terminus | ||
Saint-Lô Caen |
Mantes-la-Jolie | Corail Intercités Normandie | Terminus | Terminus | ||
Trouville-Deauville - Cabourg en été | Gare de Lisieux | Corail Intercités Normandie | Terminus | Terminus | ||
Le Havre Rouen-Rive-Droite |
Rouen-Rive-Droite | Corail Intercités | Terminus | Terminus | ||
Rouen-Rive-Droite | Mantes-la-Jolie Vernon |
Corail Intercités | Terminus | Terminus | ||
Rouen-Rive-Droite Serquigny Évreux-Normandie |
Mantes-la-Jolie | TER Haute-Normandie | Terminus | Terminus | ||
Dieppe (Week-end uniquement) |
Rouen - Rive Droite ou Vernon (Week-end uniquement) |
Corail Intercités |
Terminus (Week-end uniquement) |
Terminus (Week-end uniquement) |
</div>
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La gare vue du pont de l'Europe
Façade de la Gare Saint-Lazare de nuit avec l'édicule de verre réalisé par Jean-Marie Charpentier
La gare Saint-Lazare, côté rue d'Amsterdam
Transilien au départ (voie 5)
La gare Saint-Lazare est desservie par la ligne ; l'une des sorties de la gare souterraine Haussmann - Saint-Lazare débouche dans la cour de Rome, devant la gare Saint-Lazare.
Il est possible depuis les quais du de rejoindre les lignes de et à la station Opéra, en passant par le à la gare d'Auber. Un projet encore à l'étude prévoit de prolonger la ligne E de la gare d'Haussmann - Saint-Lazare à La Défense.
Sur le en cas de rupture d'interconnexion à Nanterre-Préfecture, les trains à destination de Cergy - Le Haut sont terminus et origine en gare de Paris-Saint-Lazare, en rejoignant le trajet normal à partir de Houilles - Carrières-sur-Seine. Les trains en direction de Poissy sont remplacés par les trains de la ligne L Paris-Maisons-Laffitte, prolongés jusqu'à Poissy, ou par ceux de la ligne J desservant toutes les gares de la branche de Poissy du RER A.
La station de métro Saint-Lazare se trouve sur les lignes , , et . Un couloir relie la station Saint-Augustin de la ligne à la station Saint-Lazare de la ligne et, en conséquence, à la gare Saint-Lazare. Il est possible de rejoindre la station Opéra depuis Saint-Augustin et Saint-Lazare en allant sur les quais du puis en empruntant les couloirs menant aux lignes et à Opéra ainsi qu' à la gare d'Auber du .
(voir à la fin de l'infobox)