Le Louvre Abou Dabi est un musée dont le chantier a débuté en 2010 à Abou Dabi, la capitale des Émirats arabes unis, et dont l'ouverture est prévue pour 2015. Il sera alors une composante d'un gigantesque district culturel en cours de constitution sur l'île de Saadiyat où il côtoiera trois autres musées et un centre de spectacles. D'un coût de 83 millions d'euros, le bâtiment qui l'accueillera a été conçu par l'architecte français Jean Nouvel.
Dans le cadre de la création d'un district culturel sur l'île de Saadiyat (« île du bonheur ») à Abou Dabi, le gouvernement des Émirats arabes unis s'est tourné vers la France pour la réalisation et le développement d'un musée universel dont le projet architectural revient à Jean Nouvel, concepteur du musée du quai Branly. Les deux pays ont signé, le Шаблон:Date, un accord à ce sujetШаблон:,Шаблон:,, qui organise cette opération de coopération culturelle sur 30 ans et prévoit que le musée portera le nom de Louvre Abou Dabi.
La France est chargée d'une mission de conseil dans les domaines de la conception et la réalisation du bâtiment et est chargée de l'élaboration du projet scientifique et culturel du musée. À partir de l'ouverture du musée et pour les dix années suivantes, le Louvre Abou Dabi recevra en prêt des œuvres issues des collections françaises (300 dans les premières années, puis 250 et 200). De même, pendant quinze ans, la France fournira annuellement au Louvre Abou Dabi quatre expositions. Enfin, elle aidera le musée à se constituer une collection propre destinée à remplacer les œuvres prêtées par les musées français.
Les Émirats arabes unis se sont engagés à verser des contreparties d'environ un milliard d'euros sur trente ans, qui bénéficieront au musée du Louvre et aux autres musées partenaires de l'opération. Pour mettre en œuvre cet accord de coopération culturelle, la France a créé une structure spécifique, l'Agence France-Muséums dont sont actionnaires quelque douze des principaux établissements culturels français.
Depuis début 2009, le Louvre Abou Dabi a commencé à acquérir des œuvres pour sa collection permanente. La collection compte actuellement environ six cents œuvres de l'Antiquité au Шаблон:S- dont les œuvres suivantes : Шаблон:Boîte déroulante
L'accord a suscité une controverse, menée par l'ancienne directrice du musée d'Orsay Françoise Cachin, qui a cosigné le Шаблон:Date, avec Jean Clair et Roland Recht dans Le Monde, une tribune contre le projet, ensuite relayée par une pétition, signée par plus de 5000 personnes, dont de nombreux historiens de l'art, universitaires et conservateurs. Pour elle, la participation du Louvre à ce Шаблон:Citation est une Шаблон:Citation. En réponse à cette polémique, Jack Lang, dans un article paru dans Le Monde du Шаблон:Date, a pris position en faveur d'un projet qui témoigne de la reconnaissance, dit-il, du « talent français » dans les pays arabes.
L'organisation du fonctionnement du futur Louvre Abou Dabi pouvait poser néanmoins des problèmes de déontologie aux Musées français et à leurs conservateurs. Ceux-ci, chargés du projet au sein de l'Agence France-Muséums doivent conseiller les autorités d’Abou Dabi pour des acquisitions dont l'intérêt peut être en concurrence directe avec l'enrichissement des collections françaises qui n'ont pas les mêmes moyens que l'émirat. Il peut y avoir un risque de conflit d'intérêt culturel au sein même de l'institution Louvre, risque que Jean-Luc Martinez, président directeur de l'établissement public, ne partage pas, en précisant notamment que "si, en principe, sur le papier, ces réserves sont légitimes, la réalité est bien différente".
De plus, étant donné le régime politique des EAU, la collection constituée est privée, appartenant à l'émir d’Abou Dabi, le cheikh Khalifa. Or, selon le droit français, les conservateurs de musée travaillent pour le patrimoine national.
Par ailleurs, les ONG critiquent les abus concernant le droit du travail liés à la construction du musée - problèmes récurrents dans les EAU, et particulièrement prégnants dans la construction de Dubaï. Ainsi, Human Rights Watch (HRW) a documenté les violations des droits des travailleurs migrants œuvrant à la construction de l'île de Saadiyat (« île du Bonheur »). Dans son rapport de mai 2009 intitulé « ‘L'Île du bonheur' : Exploitation des travailleurs migrants sur l'île de Saadiyat, Abou Dabi », HRW révèle que les travailleurs indiens, bengalis, etc., sont régulièrement abusés par des compagnies de recrutement dans leurs pays d'origine, qui leur demandent des frais exorbitants de recrutement et leur font de fausses promesses de salaires élevés. Ces travailleurs sont ensuite aux prises d'un système de « parrainage » (kafala) mis en place par des employeurs qu'ils ne peuvent quitter sans risquer d'être renvoyés dans leur pays d'origine. En dépit d'une loi qui l'interdit, leurs passeports sont confisqués par ces employeurs. Ils ne peuvent négocier collectivement, et le droit de grève n'est pas reconnu aux EAU.
HRW a donc appelé les institutions internationales qui auront des annexes sur l'île de Saadiyat, dont le Louvre, à obtenir des garanties des autorités émiraties pour qu'elles respectent – selon les standards internationaux - les droits des travailleurs qui construiront ces bâtiments de renommée internationale. Cet appel reste... un appel.
Après 5 mois de chantier et la pose de 4536 pieux, l'entreprise allemande Bauer International a terminé fin août 2010 les travaux de fondation du musée. Le cabinet britannique d'ingénierie Buro Happold a veillé à l'étanchéité, le musée étant construit sur une île. Selon le promoteur gouvernemental Tourism Development & Investment Company (TDIC), le musée de 24 000 mШаблон:2 avec sa coupole ajourée de 180 m de diamètre imaginée par les Ateliers Jean Nouvel à Paris devrait ouvrir en 2015.
Le 29 octobre 2011, T.D.I.C., le maître d'ouvrage du musée, annonçait une révision du calendrier de construction, sans fournir de nouvelle échéance. Depuis août 2010, aucune avancée n'a été observée sur le chantier. D'après le quotidien émirien Gulf News, ce retard serait dû à une réorientation prudente des investissements du gouvernement d'Abou Dabi.
Le chantier devrait être achevé en 2015.