L'oasis était située sur la piste caravanière qui reliait Pétra au Hedjaz. Comme à Pétra, les Nabatéens y ont construit, il y a deux mille ans, 138 tombeaux rupestres monumentaux ; les méthodes de construction y étaient les mêmes, les bâtisseurs commençant par le haut des façades, détruisant après chaque étape de la construction la plateforme taillée à même le grès qu'ils utilisaient pour atteindre ces hauteurs.
Les premiers européens à avoir vu Hégra sont Antonin Jaussen et Raphaël Savignac, frères dominicains et archéologues basés à Jérusalem, qui défrichent et explorent la ville de 1907 à 1910. Ils écrivent un livre sur leurs découvertes, appelé Mission archéologique en Arabie. Ils y racontent dater les inscriptions sur les tombes du Ier siècle, les plus raffinées étant celles du règne du roi nabatéen Arétas IV (de l'an -9 à l'an 40).
Comme Pétra, il s'agissait d'une grande ville pour l'époque, possédant des places, des rues et un important réseau d'irrigation pour les terres agricoles des alentours, ainsi que des aqueducs et des puits amenant de l'eau en ville. Elle servait peut-être aussi de poste militaire, étant à 20 km au nord du royaume de Dédân.
La région connut une certaine renaissance au début du XXe siècle avec la construction du chemin de fer du Hedjaz par les ottomans et les allemands. Elle était alors une escale obligée pour les pèlerins musulmans faisant le hajj, qui partaient depuis Damas ou d'autres lieux au nord.
Cette ville est mentionnée dans plusieurs endroits du Coran, treize siècles avant la redécouverte de ses vestiges. Notamment, la sourate 15 porte son nom : Al-Hijr. Sont mentionnés aussi le peuple qui l'habitait (Thamoud), Sâlih le messager que Dieu leur a envoyé et qui a donné son nom à la ville, ainsi que l'histoire centrale de la chamelle.
Annexes
Notes et références
(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en italien intitulé « ' » (voir ).