Le Monastère d'Optina ou Ermitage d'Optina ou Monastère de la Présentation de la Vierge en russe: (Введенский ставропигиальный мужской монастырь Оптина Пустынь) est une stavropégie, un monastère pour hommes de l'Église orthodoxe, situé non loin de la ville de Kozelsk dans l'Oblast de Kalouga, dans l'Éparchie de Kalouga en Russie.
Le monastère est situé à 2 kilomètres au nord-est de la ville de Kozelsk : la route traverse la rivière Jizdra et longe le petit bois du monastère. Dans les années 1832—1839, une clôture basse a été construite autour du monastère ainsi que 4 tours. A 2 kilomètres du monastère se trouve du même côté de la rivière la station de chemin de fer du nom de « Toupik ».
Le plan du monastère est presque carré. Au centre se trouve l'édifice le plus important, la cathédrale de la Présentation de la Vierge. Autour de la cathédrale en forme de croix, se trouvent les différentes églises. Au nord l'église de Marie l'Égyptienne, transformée en 1858 à partir de l'ancien réfectoire. Au sud se trouve l'église de l'icône de la Mère de Dieu de Kazan, construite en 1811, et à l'est l'église de l'Icône de Vladimir de la Mère de Dieu.
Derrière le petit bois, se trouve l'ermitage où se déroulent les différents offices de la journée. En 2009 y vivaient encore une dizaine de moines dans les maisons qui s'y trouvent. C'est dans ces maisons que passèrent également les écrivains Nicolas Gogol, Fiodor Dostoïevski, et Constantin Leontiev. L'église en bois consacrée à Jean le Baptiste datant de 1822 est encore conservée. L'entrée de ce lieu est interdit aux laïcs.
Selon la légende, le monastère est fondé au XIVe siècle par un brigand repenti du nom d' Opta (Opitia), appelé en religion : Makari. Le synode du monastère d'Optina de 1670 qui a suivi d'autres synodes plus anciens, témoigne qu'au XVe siècle, le monastère d'Optina existait déjà. Il servait de refuge pour des starets, hommes et femmes, qui vivaient dans deux ailes séparées sous la direction spirituelle d'un seul père. Le Concile de 1503 interdit la cohabitation dans un seul ermitage de moines et de nonnes.
Les premières preuves écrites d'Optina datent de l'époque du règne de Boris Godounov. Dans les livres écrits de la ville de Kozelsk des années 1629, 1630, 1631 il est signalé que le monastère a été offert par le tsar Fédor Ier ( mort en 1598). À la fin de l'époque des troubles l'ermitage est restauré suite aux dégâts dus aux destructions des Lituaniens. Les plus anciens livres, datant de 1670, attestent de la contribution personnelle du tsar pour le monastère.
C'est en 1689 que débute la construction de la première église en pierre de la Présentation de la Vierge avec une chapelle consacrée à saint Paphnuce de Borovsk.
Au XVIIIe siècle, les conditions matérielles de vie du monastère étaient difficiles. En 1704 par un ukase de Pierre Ier le Grand le monastère d'Optina est dans l'obligation de payer un impôt au gouvernement pour que ce dernier puisse faire face à la construction de Saint-Petersbourg et aux charges liées à la Grande guerre du Nord. Cet impôt était très lourd pour le monastère. À la lecture des plaintes des créanciers pour obtenir leur du il est possible de se rendre compte de sa situation déficitaire. En 1724 n'y vivaient plus que 12 moines.
L'ermitage d'Optina a été supprimé en vertu du Règlement spirituel de 1721 et rattaché au monastère Beliovski de la Transfiguration en 1724. Tous les bâtiments en bois se sont effondrés à cette époque. À la fin de l'année 1726, par ukase de l'impératrice Catherine Ire, le monastère est restauré. Le statut de propriété autonome du monastère a été rétabli le 11 juillet 1727. La construction d'un clocher en bois débute en 1741. En 1750 une nouvelle église est construite et dédiée à la Présentation de la Vierge. Deux chapelles y sont adjointes : du côté sud celle de saint Pafnouti Borovski, thaumaturge, et au nord celle du grand martyr Théodore le Stratilate. Par ukase de l'impératrice Catherine II, lors de la Réforme séculière de 1764, le monastère d'Optina voit son statut relevé et il entre dans l'éparchie de Kroutitskaia.
La situation du monastère commença à changer en 1795, quand le métropolite de Moscou et de Kalouga, du nom de Platon attire l'attention sur les besoins de ce monastère. Il visite l'endroit en 1796 et il lui plait beaucoup. Dès 1797, le nombre de moines qui était descendu très bas, repasse à 12 personnes.
En 1799 le monastère est transféré à l'éparchie de Kalouga et Borovski, dont l'évêque Théofilact prit bien soin d'assurer la renaissance de celui-ci .
En 1802, débute la construction d'un nouveau clocher à trois niveaux et plus de 60 mètres de hauteur. Des deux côtés de celui-ci sont ajoutées des annexes pour les cellules des moines. En 1805, l'église de Notre-Dame de Kazan vient s'ajouter aux autres édifices et, en 1809, une église pour les malades auquel sont annexées six cellules. En 1811 ces différents édifices sont achevés et consacrés. Au début de l'année 1809 le nombre de moines passe à 30. En 1821 vient s' ajouter à cet ensemble un ermitage. Des ermites y ont passé des années dans une solitude complète. Toute la vie du monastère est réglée par le starets. De tous côtés viennent au monastère des gens attirés par une vie spirituelle. Optina est devenu un centre spirituel connu de toute la Russie. Les dons affluent, ce qui permet au monastère d'acheter des terres, de construire un moulin, de construire en pierre au lieu d'en bois.
Le monastère d'Optina est lié à des épisodes de la vie de plusieurs écrivains et philosophes russes. L'été 1878, c'est Vladimir Soloviev qui amène Fiodor Dostoïevski après le drame vécu par l'écrivain avec la mort de son fils. Dostoïesvki reste trois jours au monastère. Plusieurs détails de son roman Les Frères Karamazov apparaissent à la suite de cette visite à Optina. Le prototype du Starets Zosime peut avoir été le starets qui vivait à cette époque à l'ermitage : Ambroise d'Optina ( qui a été canonisé en 1988 ).
Le 23 janvier 1918 le monastère est fermé par décret du Conseil des commissaire du peuple, mais il continue à survivre sous forme d'un artel agricole. Au printemps 1923, l'artel est également fermé et le nom de l'ensemble devient laïc : « Musée de l'ermitage d'Optina».
Sur les terres du monastère est édifiée, en 1931, une maison de repos appelée « Gorki ». En novembre 1939, après l'occupation allemande de la Pologne (1939—1945) sur ordre de Lavrenti Beria le NKVD transforme la maison de repos en camp de concentration appelé « Kozelsk-1», où sont enfermés 5 000 officiers polonais , parmi lesquels 4 400 seront envoyés plus tard à Katyne où se déroulera le Massacre de Katyń.
Durant la Grande guerre patriotique, sur le territoire du monastère est installé un hopital, puis, en 1944—1945, un camp de filtrage policier du NKVD destiné à vérifier le parcours des officiers soviétiques prisonnier de guerre. Après la guerre, en 1949, c'est une unité militaire qui y sera casernée.
Le 17 novembre 1987, le gouvernement soviétique rend le monastère à l'Église orthodoxe russe. Le jour de la fête de l'icône de Notre-Dame de Vladimir , le 3 juin 1988, se déroule le premier service liturgique depuis la période de la révolution d'Octobre.
Au début des années 2000, les bâtiments du monastère ont été complètement restaurés.