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Le Musée de l'Homme est un musée national dont la vocation est de présenter l'Humanité dans sa diversité anthropologique, historique et culturelle, dépendant du Muséum national d'histoire naturelle et se trouvant au Palais de Chaillot à Paris.
En 2006, seules les expositions permanentes de Préhistoire et d'Anthropologie physique subsistent, ainsi qu'une partie des structures de recherche. Toutes les collections ethnographiques ont été déplacées au Musée du quai Branly, où seule est exposée une sélection de pièces exotiques présentant des qualités esthétiques.
Le Musée de l'Homme est issu du Musée d'ethnographie du Trocadéro, fondé en 1878 par Ernest Hamy. Sa première collection est un don par l'explorateur Alphonse Pinart d'environ 3000 objets américains achetés en grande partie à Eugène Boban et 250 objets océaniens. De l'ancien Musée d'ethnographie, il hérite les collections historiques exceptionnelles constituées dès le Шаблон:XVIe siècle et provenant de cabinets de curiosités et du Cabinet Royal. Ces collections ethnographiques s'enrichissent au cours du Шаблон:XIXe siècle et jusqu'à aujourd'hui grâce aux expéditions et missions scientifiques à travers le monde, auxquelles viennent s'adjoindre les dons ou les dépôts de voyageurs et de collectionneurs privés.
Le Musée de l'Homme proprement dit a été créé par Paul Rivet à l'occasion de l'Exposition universelle de 1937. Il occupe la majeure partie de l'aile Passy du Palais de Chaillot (Paris 16Шаблон:E) et il réunissait jusqu'en 2004 les plus importantes collections françaises concernant la définition, la vie et l'histoire de l'Homme. Rivet avait installé dans ce bâtiment, non seulement les collections du Musée d'ethnographie du Trocadéro, mais aussi les collections d'anthropologie physique et de préhistoire du Muséum national d'histoire naturelle, précédemment conservées au Jardin des Plantes. Il créait ainsi une structure entièrement novatrice, regroupant dans le même lieu l'ensemble des collections consacrées à l'espèce humaine, un centre d'enseignement de l'Université de Paris (l'Institut d'ethnologie fondé en 1925 avec Marcel Mauss et Lucien Lévy-Bruhl), un grand laboratoire de recherche associant anthropologie, ethnologie et préhistoire, et enfin une très importante bibliothèque.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs membres du personnel ont formé le Groupe du musée de l'Homme, réseau de résistance particulièrement actif.
Une rénovation du Musée de l'Homme est en cours de préparation. Le Musée sera fermé pour travaux à partir du 23 mars 2009, pour une durée d'environ quatre ans.
Une commission officielle commanditée par le Ministère de la Recherche et présidée par l'archéologue Jean-Pierre Mohen a esquissé les grandes lignes du programme, qui a été publié en 2004 (Le nouveau Musée de l'Homme, Paris).
Le Musée de l'Homme a pour objectif de réunir en un seul lieu tout ce qui concourt à situer et à définir l'être humain :
Cette triple fonction faisait du Musée de l'Homme non seulement un lieu unique en France, mais aussi une référence à travers le monde. Le déplacement des 300 000 pièces de la collection d'ethnologie au Musée du quai Branly a fortement diminué la portée des expositions permanentes. Il a suscité de nombreuses polémiques, dans la mesure où les choix muséographiques de la nouvelle structure auraient plus été dictés par des critères esthétiques que scientifiques. Les vitrines permanentes du Musée de l'Homme comptaient plus de 15 000 pièces, reflétant les richesses artistiques mais aussi techniques et culturelles des peuples des cinq continents. Le Musée du quai Branly ne présente au public que 3500 objets, sans contextualisation culturelle, choisis pour leurs qualités esthétiques et leurs origines exotiques (Afrique, Océanie, Amériques). Ainsi, dans le nouveau musée, les Inuits ne sont représentés que par un simple peigne, et les premières nations du Québec par deux ceintures tissées. Les kayaks, les traîneaux, les vêtements qui traduisent les capacités d'adaptation des peuples de l'Arctique restent dans les réserves alors qu'ils étaient exposés au Musée de l'Homme. Les peuples européens seront représentés séparément au MUCEM, ce qui instaurera une discontinuité injustifiée au sein des cultures humaines.
Actuellement, le musée se cherche une nouvelle identité. Faisant référence au tableau de Gauguin, D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, Jean-Pierre Mohen et son équipe tentent d'arranger la mission du Musée, sans toutefois parvenir à lui donner un sens muséologique fort. On trouvera dans le futur Musée, l'Homme au travers de son évolution biologique, de son adaptation au milieu, de l'élaboration d'une culture (par le vecteur de la parole notamment) qui définit les grands traits de l'humanité. Enfin, il s'agira d'évaluer la pression de l'homme sur son environnement, et les conséquences de ces évolutions, au présent, au futur.
Organisme de recherche sous co-tutelle du ministère de l'Éducation nationale, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement Durables, le Musée de l'Homme regroupait jusqu'à la réforme de 2001 trois laboratoires du Muséum national d'histoire naturelle : les laboratoires d'Anthropologie biologique, de Préhistoire et d'Ethnologie. Depuis, de nouvelles unités de recherche appartiennent aux départements Préhistoire et Hommes, natures, sociétés, qui se déploient à la fois au Musée de l'Homme et au Jardin des Plantes. Les thèmes principaux sont l'adaptation de l'espèce humaine à ses environnements, la préhistoire mondiale, l'art pariétal, l'anthropologie biologique et l'écologie humaine, la génétique des populations humaines et l'histoire des peuplements, et l'adaptation culturelle au milieu. Deux nouveaux laboratoires d'analyse viennent d'y être installés, l'un de génétique humaine et l'autre de minéralogie (pour la caractérisation des matériaux lithiques préhistoriques). En son sein, s'expriment les quatre vocations du Muséum : la conservation des collections, la recherche fondamentale, l'enseignement supérieur et la diffusion des connaissances. Il regroupe plusieurs unités mixtes du CNRS et il propose des formations de 2Шаблон:E cycle dans le cadre du Master du MNHN.
Outre ses activités de recherches en sciences de la nature ou en démographie, le musée compte un département Hommes, natures et sociétés qui s'est enrichi, en 2006, de la création de l'Institut Émilie du Châtelet (du nom de la mathématicienne et femme de lettres, marquise du Châtelet) qui se consacre au « développement et à la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre » sous la direction de la professeure Françoise Barret-Ducrocq, spécialiste des études féministes.
L'activité de recherche du Musée de l'Homme avait été affectée par la création du Musée du quai Branly, avec le déménagement de la riche bibliothèque et de la photothèque qu'il abritait jusqu'alors. Cependant en 2006, le Muséum national d'histoire naturelle s'est vu réattribuer le centre d'acquisition et de diffusion de l'information scientifique et technique (CADIST) de préhistoire et paléoécologie humaine, ce qui a permis le retour au Musée de l'Homme du fonds documentaire de 23 000 volumes concernant la préhistoire et l'anthropologie biologique, et qui, joint au fonds de la Société préhistorique de France, en fait un centre de référence important, reconnu comme « pôle associé » de la Bibliothèque nationale de France. Les archives du Musée de l'Homme restent conservées dans ce centre de documentation.
La bibliothèque a rouvert en novembre 2007. Grâce à une salle de lecture de 50 places proposant 5000 livres en libre accès, il peut à nouveau accueillir des chercheurs. Les fonds sont riches de 400 000 monographies et plus de 700 titres de périodiques.