L'obélisque inachevé est un obélisque égyptien dont la taille a été abandonnée, probablement à la suite d’une fêlure dans la roche. Il repose, à l'état d'ébauche, non détaché du massif rocheux, dans une grande carrière de granite rose située à deux kilomètres au sud de Syène (Assouan).
Article de la série
Obélisque Classements |
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Obélisque inachevé | |
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Commanditaire | |
Construction | |
Matériau | granit d’Assouan |
Inscriptions | Anépigraphe |
Poids | 1 200 tonnes |
Hauteur actuelle | 42 mètres |
Emplacement d'origine | carrière d’Assouan |
Emplacement actuel | musée de l’obélisque inachevé |
L'obélisque inachevé est un obélisque égyptien dont la taille a été abandonnée, probablement à la suite d’une fêlure dans la roche. Il repose, à l'état d'ébauche, non détaché du massif rocheux, dans une grande carrière de granite rose située à deux kilomètres au sud de Syène (Assouan).
L’exploitation des carrières de granite, de schiste et d’albâtre fut, dès l’antiquité, l’une des richesses de la région. Les blocs étaient transportés vers le nord par la voie fluviale du Nil. Les obélisques érigés à Rome, New York, Istanbul, Paris et Londres ont été taillés dans le granite d’Assouan, roche présente uniquement dans cette région méridionale de l'Égypte.
À quelques kilomètres au sud d’Assouan, plusieurs carrières fournissaient le précieux granite rose destiné aux obélisques, mais aussi les blocs de pierre destinés aux pyramides, aux statues et aux colosses royaux.
Dans une grande carrière de granite repose l'obélisque inachevé, dont la taille a été abandonnée à la suite d’une fêlure dans la roche. C’est le plus grand de tous les obélisques connus à ce jour. Long de 42 mètres, il est taillé sur trois faces, mais pas du tout poli ni gravé.
L’obélisque inachevé est un long bloc de pierre de section carrée, qui s’affine vers la partie supérieure pour se terminer en pointe. Son poids est estimé à environ 1200 tonnes.
Ce gigantesque obélisque donne des indications sur la façon dont ces monuments étaient taillés dans le massif granitique. Sans doute à cause d'un défaut dans la roche, les ouvriers l'abandonnèrent, sans le détacher du sol. Cet état d’inachèvement permet de mieux comprendre les procédés d’extraction qu’utilisaient les Égyptiens dans les temps anciens : l'état des immenses saignées latérales montre que la roche était attaquée par percussion (très certainement à l'aide de marteaux ou boules de dolérite), plutôt que par la technique courante à l'époque romaine des encoches et des coins de bois gonflés à l'eau, ou encore des coins métalliques.
On choisissait d'abord un banc rocheux homogène et dépourvu de toute fissure, puis on aplanissait sa surface par l'application de briques chaudes brusquement refroidies à grande eau. Le granite était alors damé sans relâche à l'aide des boules de dolérite, dont on a retrouvé de nombreux exemplaires formés naturellement dans les vallées de toute cette région désertique, à l'est comme à l'ouest du fleuve. Ces boules pèsent couramment 5 kg, et mesurent 15 à 30 cm de diamètre<ref>Labib Habachi, The Obelisks of Egypt, skyscrapers of the past, pp. 15-20</ref>.
On se servait de ces outils lithiques par percussions verticales patiemment répétées, en les levant et relâchant brusquement, à la façon de l'outil appelé dame ou hie. Il en résulte des traces d'outils très particulières, en forme de larges cannelures arrondies qui semblent comme « grignotées »<ref>Reginald Engelbach, The problem of the obelisks, pp.41-42</ref>.
On ne sait combien de temps il eût fallu pour mener le chantier à son terme, mais on peut en avoir une idée par une inscription de l'obélisque d'Hatchepsout à Karnak : la reine déclare que sans doute personne ne la croira, mais que son obélisque fut achevé et érigé en tout juste sept mois<ref>Reginald Engelbach, The problem of the obelisks, pp.48-49</ref>.
Les blocs étaient probablement finis et polis sur place, puis tirés jusqu’au Nil et hissés sur des barges, à sec sur la rive. La crue les remettait à flot et dès lors, le transport devenait possible.
Un musée à ciel ouvert a été créé dans la zone de l’obélisque inachevé à Assouan<ref>Al-Ahrâm du 21 mai 2002 : Transformation en musée de la zone de l’obélisque inachevé à Assouan</ref>. Outre cet obélisque, il regroupe des débris de cinq autres obélisques taillés dans le granite d'Assouan ; une inscription mentionne que , à la 25e année de son règne, a commandé deux obélisques destinés au temple de Karnak : l'un d'eux est actuellement à Rome, l'autre est toujours en place dans le temple.
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