Surnommé le Jean-Pierre, le pic du Midi d'Ossau (en gascon lo pic de Mieidia d'Aussau) est un sommet des Pyrénées françaises (Pyrénées-Atlantiques) dont la forme caractéristique rappelle celle d'une dent.
Sa forme et son isolement le rendent particulièrement visible et reconnaissable depuis les plaines d'Aquitaine.
Il est l'emblème de la vallée d'Ossau, de Pau et de la Section paloise, principal club béarnais de rugby à XV, ainsi que de nombreuses entreprises béarnaises l'ayant choisi pour réaliser un logo.
Les habitants d'Ossau étaient surnommés lous Oussales qui signifiait les « montreurs d'ours ». La charte de 1127 mentionnait Ursao : Ossau. Il peut y avoir cependant d'autres significations à l'appellation du Pic d'Ossau ; le brochet par exemple est connu sous le nom d'uhartz qui signifie « ours de rivière », en basque. Le nom Ossau peut être lié au relief, à une voie de communication, ou à un cours d'eau. En basque, holtz signifie nuage tandis que ortz veut dire tonnerre et dent (en Basse Navarre) alors que Artz est traduit par ours.
Il est situé en vallée d'Ossau dans le Haut-Béarn près du col du Pourtalet.
D'après d'anciennes légendes, le Pic d'Ossau représentait dans la mythologie, la tête coupée de Jean de l'Ours. Claude Dendaletche explique dans son livre Animaux sauvages des Pyrénées qu'en juillet 1344, Kamar Al Din envoyé par le sultan de Grenade, passe les Pyrénées, entre dans le pays d'Al Berniya (le Béarn) et y découvre la légende de Jean de l'Ours. Ce récit arabe précise que Jean de l'Ours aurait eu la tête tranchée et que celle-ci aurait été jetée, la gueule ouverte vers le ciel. La tête devenue pierre et montagne, barrerait depuis la route. Al Din nommait ce pic : Al Shaqûqa (la montagne fendue).
]] En mai 1552, l'évêque d'Aire M. de Foix-Candale organisa une expédition pour tenter de gagner le sommet. Les détails de cette tentative sont relatés par Jacques-Auguste de Thou dans son Histoire universelle.
C'est sans doute un berger aspois qui réalisa la première ascension du pic, vraisemblablement à la demande des géographes Reboul et Vidal pour y construire une tourelle de triangulation. Le 20 août 1787, Junker note ainsi qu'il a pu réaliser une visée sur le « signal du Pic du Midy » .
La première véritable ascension connue, car relatée par écrit, est celle effectuée par un touriste, Guillaume Delfau, le 2 octobre 1797. Il fut aidé en cela par son guide, Mathieu, un berger aspois qui raconta à M. Delfau l'ascension réalisée par un autre berger quelques années auparavant.
Vient ensuite le comte Armand d'Angosse, qui le 2 août 1802, en compagnie de Jacques Clabères de Laruns, d'un berger et de trois jeunes gens de 14 à 16 ans, bergers également, réalisa sa propre ascension - qu'il trouva très rude - deux années après avoir lu le récit de Guillaume Delfau.
Il fut suivi le 14 du même mois par Henri d'Augerot, de Nay : fils de Jean-Joseph d'Augerot, manufacturier et maître de forges, en conflit avec Armand Mathieu d'Angosse au sujet de la forge de Béon et de la mine de Baburet, il semble qu'il ne tenta l'ascension - qu'il jugea facile - que pour pouvoir dénigrer le rival de son père.