Le pont de Messine est un projet de pont suspendu en Italie sur le détroit de Messine qui sépare la pointe de la « botte » italienne, en Calabre, et la Sicile, entre Reggio de Calabre, d'une part, et Messine, d'autre part.
D'une portée unique de 3 300 mètres, qui est exactement la largeur du détroit, il doit battre la plupart des records en matière de ponts. Ouvrage multifonctionnel, il permettra de relier les réseaux routier et ferroviaire de part et d'autre du détroit.
Sa construction devrait durer six ans. Sa mise en service était prévue pour l'année 2012, mais en 2006, le gouvernement italien de Romano Prodi renonce au projet. En 2008, le gouvernement Berlusconi promet que le pont sera réalisé, et le financement est annoncé comme réglé en 2009.
.]] Parmi les défis à relever, outre la portée unique sans pile intermédiaire dans la mer qui impose des dimensions exceptionnelles, figurent le risque sismique très élevé dans la région et le vent. Par conception, il est prévu pour résister à des vents de 216 km/h et à des sésimes de magnitude 7,1.
La société de droit public « Società Stretto di Messina SpA » a été instituée en 1981 pour réaliser, en tant que maître d'ouvrage, les études et la conception d'un projet de lien fixe entre la Sicile et le continent, la construction de l'ouvrage et sa gestion ultérieure. Ses principaux actionnaires, outre les régions de Sicile et Calabre étaient des entreprises publiques : Fintecna SpA (Finanziaria per i Settori Industriale e dei Servizi) , Rete ferroviaria italiana SpA et Anas SpA (société gestionnaire des routes nationales et autoroutes italiennes).
Ce projet, dont le coût a été estimé à 4,6 milliards d'euros (valeur 2002), faisait partie des trente projets prioritaires du réseau transeuropéen de transport (TEN) dont la révision a été approuvée le 12 décembre 2003 par le Conseil européen. Il a été retiré des priorités européennes le 11 mars 2004.
En décembre 2004, des manifestations de partis de gauche et écologistes ont dénoncé le coût et les risques pour l'environnement. Refusant le début même des travaux, ils militent pour l'investissement des sommes dans la rationalisation des transports actuellement déficients en Sicile et en Calabre.
Se posent également des problèmes écologiques liés à l'équilibre d'une zone sauvage comprenant plus de 300 espèces d'oiseaux : la commission européenne a accusé le 26 octobre 2005 l'Italie d'avoir fait preuve de légéreté lors de l'étude d'impact du projet sur l'environnement.
Le marché de la construction du pont a été attribué le 12 octobre 2005, à la suite d'un appel d'offres, à un consortium dirigé par la société Impregilo, numéro un italien des travaux publics pour un montant global de 3,88 milliards d'euros. Le consortium est ainsi composé :
Le consortium sera assisté par les banques Banca Intesa, Carige et Banco Popolare.
L'offre d'Impregilo prévoyait, par rapport au cahier des charges, une réduction de 243 jours des délais d'exécution de l'ouvrage fixés à 78 mois et une baisse du coût global de l'ordre de 12 %.