La porte Cailhau (porta deu Calhau en 1450) ou porte du Palais est une porte de la ville de Bordeaux, dans le département français de la Gironde. Elle est classée monument historique depuis le 28 mai 1883.
La porte Cailhau se dresse sur la place du Palais du côté du fleuve. Située entre les embouchures des deux principales rivières de Bordeaux, le Peugue (cours d'Alsace et Lorraine) et la Devèze (rue de la Devise), c'était la principale entrée dans la ville depuis le port. Elle donnait accès au Palais de l'Ombrière, résidence des ducs de Guyenne, puis siège du Parlement de Bordeaux à partir de 1462.
À l'époque, les quais verticaux n'existaient pas. La rive descendait en pente douce vers le fleuve et c'étaient des bateaux légers qui déchargeaient les navires ancrés dans le fleuve.
Le nom de la tour signifie caillou (calhau en gascon). Il est donné au quai situé entre les deux rivières, que l'on « appela le quai daü Caillaü (du Caillou), parce qu'en raison de son utilité, il fut le premier à être pavé en cailloux de rivière »,.
Ce nom est partagé avec la grande famille bourgeoise bordelaise médiévale des Cailhau qui donna plusieurs maires à la ville (XIIIe - XIVe siècles).
La porte originelle était implantée dans le rempart du XIVe siècle. Elle a été remplacée par le monument actuel, construit plus près de la Garonne entre 1493 et 1496.
Elle a été ornée d'une statue en marbre blanc de Charles VIII pour commémorer sa victoire remportée en 1495 à la Bataille de Fornoue contre les italiens. La statue, brisée en 1793 a été remplacée par une copie en pierre en 1880.
D’un point de vue architectural, c'est un monument de transition gothique-Renaissance : mâchicoulis le long de tout le périmètre de la tour, herse, lucarnes et meurtrières trahissent son caractère défensif directement hérité du Moyen Âge. Alors que les accolades au-dessus des fenêtres à meneau, la toiture élancée aux élégantes tourelles ou encore les dais flamboyants au-dessus des niches annoncent déjà un caractère plus décoratif propre à la Renaissance.
Sur sa façade, côté ville, on peut voir au centre un écusson à fleurs de lys porté par deux anges.
Du côté du fleuve, on trouve plusieurs statues : Charles VIII, Saint-Jean l'Évangéliste et le Cardinal d'Épernay, archevêque de Bordeaux, qui était aux côtés du roi lors de la bataille de Fornoue.
Avec ses toitures, la porte atteint 35 mètres de haut.
Elle faisait office à la fois de porte défensive et d'arc de triomphe (présence d'une niche à l'effigie du roi).
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Il est à noter que les archères donnent du côté du fleuve mais aussi du côté de la ville pour lutter contre des révoltes éventuelles.
Du côté de la ville, on voit la section du rempart (environ 2 m. d’épaisseur et 8 à 10 m de hauteur) dans l’épaisseur duquel passe un étroit chemin de ronde.
Dans le passage sous la porte, on voit la rainure dans laquelle la herse coulissait et, un peu décalé vers le fleuve, une ouverture par laquelle les défenseurs pouvaient laisser tomber des pierres ou des objets contondants sur la tête des assaillants : il s’agit d’un assommoir.
La petite ouverture d'un mètre de haut environ et maintenant murée (à gauche côté ville dans le bas de la tour) est l’ancienne porte d’accès qui s’est trouvée trop basse après les divers remblaiements pour construire le quai au XIXe siècle (le sol a été relevé d’un mètre environ).
Il fallait marquer les esprits bordelais et montrer la puissance du roi de France. Et la porte Cailhau en est le parfait exemple. La fin de sa construction intervient après la victoire de Charles VIII à la bataille de Fornoue. Bien que les troupes du roi soient en infériorité numérique, elle écrasent grâce à leurs canons les troupes de la Ligue de Venise (coalition constituée de la République de Venise, du Duché de Milan, des États Pontificaux, la couronne d'Aragon et le Saint Empire Romain Germanique représenté par des Suisses). Mais la victoire de Charles VIII est contestée car contrairement aux lois de la guerre de l'époque celui qui est à la tête d'une armée ne doit quitter le champ de bataille avant la fin de celle-ci. Ce que Charles VIII fait pourtant. Mais la ville de Bordeaux étant redevenue fraîchement française mais farouche au royaume de France, inscrire la porte Cailhau comme le symbole de la puissance du roi de France était une nécessité pour dissuader toute tentative de rébellion. Et la présence d'archeres côté ville montre la méfiance de la France vis à vis de Bordeaux. Erg.
