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Coordonnées | |||
Pays | Grèce | ||
Région** | Europe/Amérique du Nord | ||
Type | Culturel | ||
Critères | i, ii, iii, iv, vi | ||
Numéro d'identification | 491 | ||
Année d’inscription | 1988 (12e session) | ||
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Le sanctuaire d'Asclépios est un haut-lieu de la médecine grecque, situé en Argolide, à l'intérieur des terres, à environ 10 km à l'ouest de la petite cité de Palea Epidavros (Ancienne Épidaure). Durant l'Antiquité, les pélerins accouraient de toute la Grèce pour se faire soigner dans le sanctuaire d'Asclépios, dieu guérisseur. Ce lieu abritait des médecins très réputés. Comme dans tous les sanctuaires grecs, des épreuves sportives et théâtrales étaient organisées en l'honneur des dieux. On a retrouvé à Épidaure des vestiges importants d'équipements sportifs, mais le site est surtout célèbre pour son théâtre.
Le théâtre d'Épidaure a été édifié au ou au début du pour accueillir les Asclépiéia, concours en l'honneur du dieu médecin Asclépios. Il a servi de modèle à de nombreux autres théâtres grecs.
À l'époque classique, la renommée du sanctuaire d'Asclépios est très grande. On y pratique la médecine par les songes. Il comprend plusieurs bâtiments publics, dont un grand temple construit au début du . En l'honneur d'Asclépios sont également organisés les Asklepieia, des jeux panhelléniques penététriques comprenant des courses de chevaux et, à partir du IVe siècle, des concours de poésie. Le culte d'Asclépios atteint son apogée à l'époque hellénistique.
Dès le début du , une fête panhellénique avait lieu tous les quatre ans à Épidaure, au sanctuaire d'Asclépios, les Asclépiéia, qui combinait épreuves gymniques et musicales.
Le théâtre a été construit à 500 mètres au sud-est du sanctuaire d'Asclépios, adossé sur une colline le koilon (ensemble des gradins) à flanc de colline. Les travaux ont débuté vers 330 av. J.-C.
Le théâtre et le sanctuaire sont pillés en 267 apr. J.-C. par les Hérules, puis en 395 par les Goths d’Alaric Ier. Cependant, les dégâts restent limités. De tous les théâtres antiques, le théâtre d'Épidaure est le mieux conservé. Il a donc été peu restauré. C’est grâce à la pinède qui recouvrait le théâtre qu'il n'a pas été détruit.
Jusqu’au début du XIXe siècle, le théâtre était réputé disparu. Puis, un voyageur anglais, W. Gell, relève le plan des ruines. L’indépendance de la Grèce a été proclamée en 1822 sur ce lieu mythique. Commencée en 1881, la mise en valeur du site a été effectuée par les archéologues grecs avec le concours de l'École française d'Athènes.
Le sanctuaire d'Épidaure a été fouillé de 1879 à 1928 par P. Kavvadias, puis continuellement de 1948 à nos jours.
La route venant du nord conduisait les pèlerins à l'entrée nord du sanctuaire, marquée par un propylée monumental de la fin du -IVe siècle, dont il subsiste un soubassement massif à deux rampes symétriques. Le propylée, inaccessible aux chars, avait deux façades symétriques d'ordre ionique, tandis que la toiture était soutenue par quatorze colonnes corinthiennes.
Le temple d'Asclépios, construit vers -490 par l'architecte Théodotos, était un temple dorique hexastyle (6 x 11 colonnes) de 24,30 x 13,20 m, décoré de frontons (Amazonomachie, Centauromachie, prise de Troie) et d'acrotères par le sculpteur Thimothéos d'Épidaure. La statue de culte chryséléphantine était l'œuvre du sculpteur Thrasymédès de Paros. Il n'en subsiste que le soubassement et la rampe d'accès, ainsi que deux exèdres.
La tholos, œuvre de Polyclète le Jeune, est un temple rond de marbre blanc du milieu du -IVe siècle, à 26 colonnes doriques externes et 14 colonnes corinthiennes internes délimitant la cella. Le plafond à caissons était décoré de grandes fleurs sculptées, dont certaines, parvenues jusqu'à nous, sont exposées au musée. Le sol était couvert d'un dallage noir et blanc comportant en son centre une dalle blanche mobile qui donnait accès au sous-sol, conservé in situ. Ces fondations de 21,82 m de diamètre sont composées de murs et couloirs circulaires concentriques communiquant entre eux. Il est possible que la tholos soit le lieu où étaient conservés les serpents sacrés du dieu guérisseur Asclépios, de caractère éminemment chthonien.
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Ce bâtiment du -IVe / -IIIe siècle, encore appelé abaton ou enkoimétérion ("lieu où l'on est couché"), est un long portique de 70 m de long et 9,50 m de large. Il subsiste des éléments de la structure dorique qui soutenait l'étage et quelques supports des couchettes où les pèlerins attendaient le rêve salvateur qui les guérirait de leurs maux.
Le portique d'incubation a été valorisé au début des années 2000 par des travaux d'anastylose.
Lezs installations du sanctuaire s'étendent au sud par des commodités de restauration et d'hébergement apportées aux pèlerins. Un vaste établissement de 76 x 70 m, d'abord interprété comme un gymnase aux nombreuses salles, est plutôt identifié aujourd'hui comme un grand ensemble de salles de restauration (hestiatorion), précédées d'une entrée monumentale dorique hexastyle (propylon) et disposées autour d'une grande cour intérieure à péristyle.
Le propylon précédent a été remplacé à l'époque romaine par un petit temple d'Hygie (la Santé, fille d'Asclépios), tandis que la cour intérieure était occupée par un odéon romain qui reste aujourd'hui bien lisible, marqué par des restes de gradins, une orchestra en demi-cercle et des murs de brique.
Plus au sud, le vaste xénon ou katagogéion est un centre d'accueil et de logement des pèlerins. Le bâtiment carré du -IVe siècle, de 76 m de côté, comptait 160 chambres réparties sur deux étages et donnant sur quatre cours à péristyle d'ordre dorique.
Le stade, qui mesure 196 x 23 m, est situé à l'ouest du sanctuaire. Il est de forme quadrangulaire, dépourvu de l'extrémité orientale arrondie habituellement prévue dans ce genre de bâtiments. La piste est bordée de rigoles d'écoulement des eaux et jalonnée de bornes espacées de 32 m, avec des lignes de départ et d'arrivée en dalles de pierre. Un couloir souterrain menait les athlètes vers des pièces privées et, probablement, vers une palestre. Des vestiges importants des gradins sont conservés des deux côtés.
Le théâtre d'Épidaure est le mieux conservé et passe pour le plus accompli de tous les théâtres grecs antiques. Probablement construit au début du , il est parvenu jusqu'à nous dans un état exceptionnel. Les gradins de calcaire gris, presque tous d'origine, n'ont été restaurés que sur les deux ailes. L'attribution traditionnelle de la construction du théâtre à Polyclète le Jeune, architecte de la tholos qui vivait au IVe siècle, due à Pausanias,, ne semble plus guère admise.
Le koilon, qui signifie le "creux", appelé aussi cavea en latin, formant l'ensemble des sièges des spectateurs, se développe en un hémicycle de 55 rangées de gradins, divisé en deux niveaux par un couloir appelé diazôma. Il était constitué, à l'origine, de 34 volées de gradins, pouvant accueillir 6 200 spectateurs répartis sur 12 sections (kerkidès) séparées par 11 escaliers. Le niveau supérieur, ajouté au , compte 21 gradins et 22 kerkidès. La capacité du théâtre se trouva ainsi portée à 12 000 spectateurs. Il a été remarqué que les rapports entre les nombres de ces gradins des deux niveaux encadrent le nombre d'or (34/21 = 55/34 = 1,61..). Le sommet des gradins, d'un rayon de 58 m, se trouve situé à 22,50 m au-dessus de l'orchestra.
Des sièges d'honneur en pierre, pourvus de dossiers, occupent le premier rang (proédria), tout autour de l' orchestra. Lors de la construction, l' orchestra circulaire de terre battue, de 20,28 m de diamètre, circonscrite par des dalles de marbre, accueillait les acteurs aussi bien que le chœur des danseurs et des musiciens. La scène (skènè) quadrangulaire, dont on distingue encore les soubassements, fut ajoutée par la suite, ainsi que l'avant-scène (proskénion), avec ses 14 colonnes. Les portes d'entrée monumentales (parodoi) ont été reconstituées.
L'acoustique du théâtre d’Épidaure est justement renommée. Elle est capable de propager jusqu'aux rangées supérieures le moindre son produit au bas des gradins. Les visiteurs en font traditionnellement l'expérience par des chuchotements, des froissements de papier ou des allumettes craquées en plein centre de l'orchestra, là où se trouve une dalle circulaire, réputée pour être l'autel (thymélé) du dieu Asclépios.
Depuis 1954, le théâtre est le cadre du Festival d'Épidaure : tous les vendredis et samedis soirs, de juin à septembre, ont lieu des représentations de drames antiques, comme les tragédies d'Eschyle et de Sophocle, mais aussi des spectacles lyriques de haut niveau (Maria Callas s'y est illustrée dans La Norma en 1960), ainsi que d'autres manifestations culturelles.