Le St Michael's Mount est une île accessible à marée basse de forme pyramidale de granite qui culmine à 60 m, située dans Mount's Bay en Cornouailles, à environ 1 kilomètre de la ville de Penzance, au sud-ouest de la Grande-Bretagne.
Historiquement l'île semble avoir été conçue comme le pendant du Mont-Saint-Michel, en France. Il a été offert aux bénédictins du Mont-Saint-Michel au XIe siècle par le roi d'Angleterre Édouard le Confesseur (1042-1066) pour que les moines y construisent une abbaye.
Le nom cornique Carrack Looz en Cooz signifie Rocher gris dans les bois, ce qui est un souvenir du temps où la baie était une plaine boisée avant son inondation; on trouve d'ailleurs des troncs d'arbres fossilisés sur le rivage.
En 1587, l'approche de l'Armada espagnole y fut signalée en allumant un fanal au clocher de l'église.
L'île abrite un château appartenant aux barons Saint-Levan (en), descendants du colonel John Saint-Aubyn (en), commandant puis acquéreur de l'île (1659), et une chapelle du XVe siècle dédiée à saint Michel. En contrebas se trouve un port, quelques maisons et une chapelle dédiée à sainte Marie, reliée au rivage par une petite digue submersible de 400 mètres de long.
Une légende cornique raconte comment, en 495, des pêcheurs ont vu l'archange Michel sur un rocher de granite sortant de la mer. L'île devint un lieu de pèlerinage et on rapporte qu'un monastère celtique se serait développé sur le rocher du VIIIeauXIe siècle.
Vers 1150 l'abbé Bernard du mont-Saint-Michel en Normandie fit construire un monastère bénédictin qui, en tant que propriété étrangère, fut saisi par la couronne en 1425 puis finalement fermé en 1539.
Son nom actuel ainsi que ses constructions rappellent le mont Saint-Michel normand.
Il semble que le St Michael's Mount soit le Mictis de Timée, mentionné par Pline l'Ancien et l'Ictis de Diodore de Sicile. Les deux hommes s'appuieraient sur des textes perdus du géographe grec Pythéas, qui s'y serait rendu au IVe siècle av. J.-C.. Il semble en tout cas que la région ait été occupé dès le Néolithique, des fouilles faisant ainsi état d'une occupation autour de 4 000 ans av. J.-C.-2 500 ans av. J.-C.
Robert de Mortain, demi-frère du roi d'Angleterre Guillaume le Conquérant, aurait donné l'abbaye au XIe siècle au monastère du Mont-Saint-Michel ; elle fut connue comme la cité des livres.
Henri V d'Angleterre récupéra le don fait par Édouard le Confesseur et lia le prieuré lié à l'abbaye de Syon, près de Londres ; une route pavée fut alors construite afin de relier l'île au continent à marée basse.
À la suite de son schisme avec la papauté, Henri VIII dissout les monastères et confisque leurs trésors ; le mont devient une forteresse qui assure la protection de la côte qu'il surplombe. Comme celle de son modèle normand, l'histoire du Saint-Michael's Mount est mouvementée, au gré des luttes d'influence ou des guerres civiles (cf. L'autre Saint-Michel ("Maison et Jardin" no 365 - juillet-août 1990, p. 90 à 101, ill. )
Selon certains sites ésotériques, Saint Michael Mount est situé sur un axe qui relie différents Monts Saint-Michel en Europe, en partant de l'ancien monastère dédié à Saint Michel, sur l'île Great Skelling en Irlande, en passant par le Mont-Saint-Michel en France, le Monte Gargano dans les Pouilles italiennes, l'île de Délos en Grèce, et jusqu'à la Lydie où Saint Georges aurait tué le dragon.