Le téléphérique de Brest est un téléphérique urbain entre les deux rives de la Penfeld, fleuve côtier qui coule à Brest et sépare les quartiers de Siam et des Capucins. Inauguré le 19 novembre 2016, il s'agit du premier ouvrage de ce type en France.
Envisagé en 2011, alors que s'achèvent les travaux de construction de la première ligne du tramway, le projet de téléphérique de Brest a pour objectif de limiter l'effet de coupure urbaine due au fleuve côtier Penfeld, siège de l'arsenal militaire et dont l'accès est interdit au public. Seuls deux ponts, le pont de Recouvrance et celui de l'Harteloire permettent la traversée en cœur de ville. Ces ouvrages arrivent aujourd'hui en limite de capacité notamment aux heures de pointe.
Rive droite, le développement de Recouvrance qui était autrefois le quartier des marins et des ouvriers de l'arsenal, s'est vu freiné par la coupure urbaine de la Penfeld. C'est sur la rive gauche que se sont développés le centre-ville et l'attractivité économique. Bien que situé en cœur de ville, Recouvrance n'a pas connu le dynamisme de la rive gauche et fait aujourd'hui l'objet d'une opération de renouvellement urbain.
L'aménagement d'un éco-quartier au plateau des Capucins vise à renforcer l'attractivité de la rive droite, en redynamisant Recouvrance. Mais ce projet a mis de nouveau en évidence cette difficulté à relier les deux rives de façon fluide.
Il était devenu nécessaire de créer un nouveau franchissement de cette coupure urbaine pour améliorer le maillage entre les deux rives. Mais à l'instar du pont de Recouvrance, un pont ou une passerelle sur ce site auraient dû être mobiles pour préserver le passage des navires à fort tirant d'air (48 m) de la Marine nationale alors que les rives ne sont qu'à une trentaine de mètres d'altitude.
Parmi les différentes options techniques qui s'offraient, celle du téléphérique présente notamment l'avantage d'être la moins onéreuse.
D'une longueur de 420 m et survolant la Penfeld à 65 m de hauteur, la ligne est intégrée sous le nom de ligne C au réseau de transport public Bibus qui comprend 28 lignes de bus et une ligne de tramway. Le téléphérique est donc utilisable dans les mêmes conditions et avec le même ticket ou abonnement que l'ensemble du réseau. Conçu pour fonctionner en mode automatique, le système se pilote depuis le poste de commande centralisé commun au tramway, bus et téléphérique situé au centre de maintenance de la rive droite.
D'une capacité de 1 200 passagers à l'heure, il permet de transporter 675 000 passagers par an,,, entre la station Jean Moulin, rive gauche, à proximité de la station de tramway Château, à l'angle des rues Ducouëdic et du boulevard Jean-Moulin, et la station Ateliers, rive droite, située à l'intérieur des ateliers des Capucins.
Reliant les deux stations en 3 minutes, les deux cabines spécialement dessinées pour Brest par le cabinet Avant-Première peuvent accueillir chacune 60 passagers. Elles se nomment Charlotte et Lewin.
En novembre 2014, Brest a retenu le projet du groupement de conception et de réalisation porté par Bouygues Construction.
Le téléphérique est une réalisation de l'entreprise BMF Group AG basée à Flums en Suisse,.
Le constructeur a ainsi proposé son concept breveté de SDMC (saut de mouton à câble) qui repose sur les technologies de funitel et de 2S/3S.
Il s'agit d'un dispositif en va-et-vient à deux voies larges (3,2 m mini) composé de 4 câbles porteurs (2 par voie) et de 2 boucles indépendantes de câbles tracteurs. La spécificité du système SDMC repose sur le croisement des 2 voies qui s'effectue à mi-ligne dans le plan vertical. Les 2 voies se rejoignent ensuite pour fusionner au niveau des stations. Les cabines arrivent exactement sur le même quai, ce qui permet une optimisation de l'encombrement des stations et la simplification du flux des voyageurs en station.
Estimé à 19,1 M€, financé à 49 % par le versement transport perçu sur le territoire de la métropole et 51 % par des cofinancements Europe, État, Région Bretagne et département du Finistère, le téléphérique a vu ses travaux débuter fin juillet 2015 pour une mise en service prévue initialement mi-2016.
La première cabine a été installée le 17 août 2016 et la deuxième le 6 septembre 2016. Les essais ont alors démarré. La mise en service du téléphérique a eu lieu le 19 novembre 2016.