Unterseeboot 505 (ou U-505) est un sous-marin allemand construit pendant la Seconde Guerre mondiale et arraisonné le 4 juin 1944, après un combat acharné avec les destroyers du Task Group 22.3 de la marine US. Le U-505 fut capturé, avec son journal de bord et son code secret.
Après avoir reçu sa formation de base à Stettin en Pologne au sein de la 4. Unterseebootsflottille jusqu'au 31 janvier 1942, il rejoint sa flottille de combat à Lorient, dans la 2. Unterseebootsflottille.
Début du commandement | Fin du commandement | Nom du commandant |
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26 août, 1941 | 5 septembre, 1942 | Axel-Olaf Loewe |
6 septembre, 1942 | 24 octobre, 1943 | Peter Zschech |
24 octobre, 1943 | 7 novembre, 1943 | Paul Meyer |
8 novembre, 1943 | 4 juin, 1944 | Harald Lange |
8 navires coulés pour un total de 45 005 tonneaux au cours de ses 12 patrouilles.
Le 3 juin 1944 au soir, le long de la côte ouest d’Afrique, le radar du U-505 détecte une présence de plusieurs bâtiments ennemis. Devant le danger, le U-505 effectue une plongée rapide à 20 mètres de profondeur sous l’eau. Néanmoins, le Uboot détecte au-dessus de lui, le bruit des hélices de plusieurs destroyers qui le recherchent. Il s’agit d'un groupe de chasseurs de sous-marins de l'US Navy, composé du porte-avions d'escorte USS Guadalcanal (CVE 60) et des destroyers d'escorte, USS Pillsbury (De 133), Pope d'USS (De 134), USS Flaherty (De 135), USS Chatelain (De 149) et USS Jenks (De 665). Les services d'interception Ultra, avaient révélé la présence d'un U-boot dans ce secteur. La patrouille est infructueuse, mais le dernier jour, le dimanche 4 juin 1944, à 11 heures 09, alors que le groupe de chasse se prépare à rallier Casablanca, un contact sonar est obtenu.
L'attaque est lancée par le destroyer Chatelain. Il est aidé par une patrouille de 2 Wildcats lancés par le porte-avions. Ceux-ci seront capables de distinguer la silhouette du sous-marin, allant jusqu'à mitrailler l'océan pour montrer la position aux destroyers qui grenadent.
Obligé de rester en plongée et les réserves d’air s’amenuisant, le U-505 est poursuivi à l’aide de charges explosives sous-marines qui bloquent le gouvernail à tribord et les appareils de commande. L'éclairage est aussi coupé et une voie d'eau se trouve au niveau du compartiment des tubes lance-torpilles arrière. Le sous-marin s'enfonce doucement dans l’océan et, pour le capitaine, il ne reste que deux solutions, soit remonter à la surface et être prisonnier, soit sombrer et se saborder avec les honneurs de la patrie. Si la première solution était envisagée, elle devait être rapidement choisie, car il ne restait que peu d’air comprimé, pour impérativement faire remonter le submersible. Un des pilotes d’avion chargé de surveiller les environs signale une nappe d’huile et l’apparition soudain du sous marin qui émerge à 700 yards du destroyer le plus proche.
Le capitaine de corvette Harald Lange, officier du sous marin allemand, sortant le premier du bâtiment est mis hors de combat par la mitraille tirée par les 2 avions et 3 des destroyers. Son second subit le même sort. Ordre est donné d'évacuer le bâtiment. L’U-505 hors de combat, est abordé par une chaloupe du Pillsbury, portant une compagnie d'abordage, négligeant l’équipage qui s'est jeté à l'eau ou dans des radeaux. Avec de grand risques, les marins américains s’emparent du bâtiment, de ses appareils radars, des documents et des codes secrets, neutralisant 13 des 14 charges de sabordage connues pour être installées dans ce type de sous-marin.
Bilan de la chasse au sous marin, 1 mort et 59 survivants. Les autorités navales américaines voulant garder le secret, décident de diriger le U-505, non vers Dakar (Sénégal) le port le plus proche, mais vers les Bermudes qui se trouvaient à 1700 miles, pour faire croire à Karl Dönitz amiral allemand, que le sous marin avait coulé avec son équipage et ses codes secrets Un problème se posait pour ce long voyage. Remorqué par le porte-avions, le sous-marin rejoint un remorqueur et, surtout, le pétrolier Kennesec, chargé de faire le plein de combustible en pleine mer. Et, le 19 juin 1944, l’U-505, battant pavillon américain, entre dans le port de Port Royal aux Bermudes, révélant un nouveau type de torpilles : la torpille acoustique, que tout le monde ignorait.
Le bâtiment, révélé au public à la fin de la guerre, fait une tournée d’exposition dans différents ports de l’Atlantique et dans le port de Portsmouth (New Hampshire), mais le commandant Gallery originaire de Chicago décide d’exposer le sous-marin dans sa ville, avec l’autorisation du Congrès, comme prise de guerre. Pour payer le transport il fallait disposer d’une somme de 250 000 dollars, sans compter l’étude de l’opération pour le transformer en navire-musée. Le 14 mai 1954 l’U-505 est remorqué le long du fleuve Saint-Laurent, traverse trois grands lacs, fait quelques escales au Québec, à Montréal, Toronto, Buffalo et Détroit. Le 26 juin 1954 le sous marin arrive à Chicago mais il restait à résoudre l’acheminement final jusqu’au Museum of Science and Industry qui se trouve à 264 mètres du rivage.
Après avoir été vidé de son appareillage superflu, du matériel de survie, des couchages et de quelques cloisons pour alléger le submersible le plus possible, le sous marin est hissé à l’aide d’un treuil et de 42 vérins, sur des rouleaux d’acier et tiré vers sa dernière destination. Le vendredi 3 septembre, le bâtiment n’a parcouru qu’un peu plus de la moitié du parcours, ce qui montre une série de manœuvres longues, laborieuses et délicates à effectuer. Le 25 septembre 1954, le conservateur du musée, devant 15 000 spectateurs inaugure la présence de la Kriegsmarine, le vice-amiral Daniel V. Gallery qui représente les hommes qui ont capturé le sous marin, et le révérend père Christopher J. Weldon qui terminera la réception de l’Uboot par une prière.
Films retraçant une aventure de sous-marins :
La capture du U-505, par le commandant Gallery :
L'affaire, vue par un des marins allemands :